Le Canard enchaîné · 30 avr. 2009 à 23:00
Nicolas Sarkozy a construit sa popularité sur le thème de l'Insécurité. C'est au ministère de l'Intérieur qu'il a créé les conditions de sa victoire à l'élection présidentielle. En période de crise économique et de fléchissement de sa cote de popularité, le président de la République a donc ressorti son thème favori en annonçant un durcissement de la loi contre les bandes. Ainsi, l'appartenance à un "groupement, même formé de façon temporaire, qui poursuit le but de commettre des violences contre les personnes ou des dégradations de biens" pourra être condamnée de 3 ans d'emprisonnement et 45 000 euros d'amende.
Au-delà de ce nouveau dispositif, le chef de l'Etat ne cesse de vanter les mérites de son action depuis 2002 en répétant en boucle que le nombre de crimes et délits n'a cessé de diminuer, sans préciser que des statistiques plus précises indiquent que la situation est plus complexe sur le terrain.
Mais l'activisme du président de la République dans ce domaine ne suffit pas. Nicolas Sarkozy aimerait que ce thème revienne au coeur du débat politique car il est persuadé que le bon bilan de la droite n'est pas suffisamment mis en valeur. La faute est essentiellement attribuée à Michèle Alliot-Marie, actuelle ministre de l'Intérieur. Piètre communicante, elle n'a pas le profil pour lancer cette offensive médiatique. Pour autant, Nicolas Sarkozy peut difficilement remplacer Michelle Alliot-Marie place Beauvau car il ne veut pas lui attribuer un autre poste important, tout en sachant que son éviction du gouvernement en ferait un électron libre gênant pour son action.
Le chef de l'Etat réfléchit donc à la création d'un secrétariat d'Etat à la Sécurité pour palier aux insuffisances médiatiques de MAM, comme l'a révélé le Canard Enchaîné dans son édition du 29 avril 2009 :
"Selon Sarko, le gouvernement souffre d'un gros déficit de communication en matière d'insécurité. "Alliot-Marie est nulle sur le sujet", a-t-il dit, la semaine dernière. D'où l'idée de créer prochainement un secrétariat d'Etat à la Sécurité publique. "Il faut, a expliqué Sarko à son cabinet, que quelqu'un prenne tout ça en main, et s'exprime régulièrement sur la sécurité en mettant en avant notre fermeté. Christian fera cela très bien". Christian, c'est Estrosi, le député-maire de Nice".
Page Lue dans le Canard Enchaîné du 29 avril 2009