Zapping radio · 22 mai 2009 à 22:57
Candidat malheureux au poste de premier secrétaire, Pierre Moscovici avait fini par se rallier à Bertrand Delanoë. Depuis, celui qui était le bras droit de DSK jusqu'à son départ du FMI, a pris ses distances avec le maire de Paris. Libre de tout courant, Pierre Moscovici se lâche. Avec un franc parler plutôt rare en politique, il a donné son point de vue sur le contexte politique actuel en égratignant tous les responsables, de droite comme de gauche, lors de l'émission Parlons Net diffusée sur France Info et présentée par David Abiker.
Tout le monde en prend pour son grade, Moscovici parle "cash" et révèle au passage que Claude Allègre lui a personnellement confirmé qu'il allait entrer au gouvernement lors du prochain remaniement.
"Je l'ai croisé il y a quelques jours dans un restaurant (...) il m'a dit "j'entre au gouvernement" (...) "Lui ne fera pas semblant. Il ne dira pas : "Je ne sais pas pour qui je vote..." Lui il dit : "Les socialistes, je ne les reconnais plus, ce sont des cons et Sarkozy est formidable." C'est le modèle cynique. Mais c'est mieux. Ce qui est ennuyeux pour la gauche, c'est l'ambiguïté."
"Je ne vois absolument pas en quoi les ministres d'ouverture ont servi en quoi que ce soit à impulser une idée de gauche. Ils ne sont d'ailleurs pas là pour ça. Ils sont là pour perturber la gauche, pour casser la gauche. Ils sont là pour troubler notre électorat".
"La seule chose que je vois de sa part, ce sont des reniements. (...) Il a même dit dans une commission d'enquête que je présidais : "De temps en temps, en politique, il faut avaler son chapeau." Pas tous les jours quand même ! C'est pas bon le chapeau, je pense ! Et puis sur la Turquie, il a toujours milité pour l'adhésion de la Turquie. Sarkozy dit "non" et voilà qu'il dit d'un air docte : "Je réfléchis parce qu'il y a une déclaration du Premier ministre qui ne m'a pas plu". C'est de la blague !"
"D'une certaine façon - je ne le respecte pas - mais je comprends mieux ce qu'il fait. C'est-à-dire : traîtrise pour traîtrise, changement pour changement, autant assumer. Au moins Besson, il ne fait pas semblant ! (...) Lui, au moins, il a le charme du cynisme..."
"Il y a Jack qui a très envie d'être ministre de Nicolas Sarkozy et il y a Lang qui dit "je peux pas faire ça". Et au final, c'est quand même Lang qui l'a emporté. Cela dit, je préfèrerai un peu moins de schizophrénie..."
"Il ne faut pas trop lui taper dessus quand même. Je trouve qu'en ce moment il y a un côté "Hollande bashing", c'est-à-dire : "tout ce qu'il a fait, c'était nul et, à chaque fois qu'il fait quelque chose, c'est une trahison".
"Il y a quand même de l'imposture dans cette histoire-là. C'est extraordinaire dans ce livre à quel point François Bayrou se donne le beau rôle sur tout : il a tout compris, tout le temps, même quand il est au gouvernement. Il n'aurait jamais été un homme de droite ? C'est faux ! Et d'ailleurs à certains égards il est encore un homme de droite. Sur les questions européennes, il est de droite ! Quand il propose des successeurs à Barroso, il propose des hommes de droite, pas des hommes de gauche !"
"C'est une femme très intelligente mais elle me paraît austère. Je trouve qu'elle a un côté un peu janséniste !"
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