breve · 25 mai 2009 à 22:31
La Politique Agricole Commune (PAC) fait partie des grandes réussites de la construction européenne. Même si le système est souvent décrié, les subventions ont permis à l'agriculture européenne de se maintenir face à aux agricultures des pays émergents.
Jusqu'à cette année, on ne connaissait pas le montant des subventions versées par l'Union Européenne. Le secret a été levé le 30 avril 2009 puisque la liste est consultable sur le site du ministère de l'Agriculture.
Et là, surprise. Des députés et des sénateurs font partie des grands bénéficiaires de la PAC. On comprend mieux alors pourquoi ils rechignent à accepter une modification de la PAC, qui reste extrêmement coûteuse pour l'Union Européenne.
Le 14 mai 2009, l'Express détaillait la moisson des élus :
"Les parlementaires agriculteurs se montrent fort discrets sur les aides que leur verse Bruxelles. Et pour cause : ils sont parmi les exploitants les mieux lotis. Pour vivre heureux, vivons cachés. Rémy Pointereau a toujours défendu, jalousement, son pré carré. En l'espèce, ses hectares de céréales. (...) Avec un peu de patience et le secours d'Infogreffe (les informations légales), on apprend que le sénateur (UMP) du Cher a touché 122 400 euros entre 2007 et 2008, au titre de sa propriété de Sermelles. (...)
La famille Pointereau [fait] partie des 9,8 % d'agriculteurs qui ont drainé 36 % des aides directes supérieures à 50 000 euros par bénéficiaire. Ils sont quelques-uns, parmi nos 23 sénateurs et nos 15 députés estampillés agriculteurs, à passer cette barre.
Ainsi en est-il, au Sénat, d'Alain Vasselle, dans l'Oise (143 300 euros), de Bruno Sido, en Haute-Marne (133 700 euros en association avec son épouse), et de Benoît Huré, en Champagne-Ardenne (62 300 euros pour le Gaec Carpentier et Huré). (...)
Est-ce pour cela que les grands élus de la République se font si discrets sur l'argent qui leur est versé par Bruxelles ? Un fin connaisseur commente : "La publication des aides confirme qu'ils occupent le dessus du panier." Ainsi appartiennent-ils majoritairement aux territoires des grandes et moyennes cultures - céréales au Nord et maïs au Sud - et aux régions laitières.
La France des petites exploitations est quasiment absente de la représentation nationale.
Il n'est pas étonnant, alors, de voir les sénateurs UMP, emmenés par leur président, Henri de Raincourt, ancien gros céréalier de l'Yonne, s'attaquer au moratoire sur les OGM".
Page Lue dans l'Express n°3019 - 14 mai 2009
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Un autre responsable politique est considéré comme agriculteur. Il s'agit de François Bayrou...
> François Bayrou est un agriculteur pour éviter de payer l'ISF (Le Canard Enchaîné)