breve · 26 mai 2009 à 16:46
Depuis l'arrivée de Nicolas Sarkozy à l'Elysée, les "Grenelle", c'est-à-dire les grandes concertations devant aboutir sur un texte de loi, se sont multipliés, avec plus ou moins de réussite.
1. Le Grenelle de l'environnement est une vraie réussite politique et médiatique. Les associations de protection de l'environnement ont joué le jeu et d'importantes mesures, dont l'étalage dans le temps était prévisible avec la crise, ont été prises pour que la France rattrape son retard en terme de développement durable.
2. En février 2009, Jean-Louis Borloo a lancé le Grenelle de la mer. D'un point de médiatique, cette grande concertation n'a pas le succès escompté et apparaît comme un gadget dont on cherche encore l'utilité.
3. Nicolas Sarkozy a également lancé le grenelle de l'insertion avec Martin Hirsch. Moins médiatique que le grenelle de l'environnement, il est tout de même à l'origine de la création du Revenu de Solidarité Active (RSA).
4. Même si le président de la République a usé médiatiquement la marque "Grenelle", il a quand même récidivé en acceptant l'idée d'un Grenelle des ondes pour trancher le débat sur les antennes relais des opérateurs mobiles et les éventuelles conséquences sur la santé. Mais cette fois-ci, aucun consensus n'a réussi à émerger entre les associations et les opérateurs de téléphonie mobile.
Le site Numerama.com raconte pourquoi :
"Le sommet, qui a ouvert ses portes le jeudi 23 mai, s'est refermé sur le constat d'une absence totale de compromis. "Le moratoire n'a pas fait consensus, ni l'abaissement des seuils", a ainsi constaté Roselyne Bachelot, la ministre de la Santé. Nathalie Kosciusko-Morizet, qui avait lancé l'idée du Grenelle, tente de sauver quelques marrons du feu en suggérant qu'il "faudrait au minimum interdire le téléphone portable dans les écoles".
Mais dès le début, la réunion entre les opérateurs, les élus, les associations et le gouvernement s'annonçait totalement infructueuse. On se souvient ainsi que l'idée du Grenelle lancée par NKM avait été très vite prise en main par le ministère de la Santé, qui est régulièrement dénoncé par les associations écologistes pour sa complaisance à l'égard des opérateurs mobiles.
Puis, s'appuyant sur un bien curieux avis de l'Académie de Médecine, très prompte à réagir à la condamnation de Bouygues Telecom à démonter une antenne-relais au nom du principe de précaution, François Fillon avait restreint au maximum le cap du Grenelle. En écartant d'office "l'hypothèse d'un risque pour la santé pour les populations vivant à proximité des antennes-relais de téléphonie mobile", c'est-à-dire l'hypothèse qui fait le plus débat dans la population civile"
Page Vue sur Numerama.com
L'échec du Grenelle des ondes est l'occasion de rappeler que Roselyne Bachelot n'était pas très favorable à l'organisation de cette table-ronde. Selon le Canard Enchaîné, elle s'était même exclamée à l'Assemblée nationale le 29 avril dernier : "Qu'est-ce que j'en ai marre de ces Grenelle qui ne servent à rien. On devrait faire un Grenelle du cul".
Si vous avez manqué le feuilleton consternant du "Grenelle du cul", c'est ici :
- Episode 1 : Roselyne Bachelot à l'Assemblée : "On devrait plutôt faire un Grenelle du cul"
- Episode 2 : Des ministres répondent favorablement à la proposition de Roselyne Bachelot
- Episode 3 : Roselyne Bachelot fait même rire les sénateurs avec son nouveau Grenelle
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