Clic droit, clic gauche · 11 juil. 2009 à 11:31
Il y a un an, Rachida Dati lançait sa propre web-tv. L'expérience n'a duré que six mois puisque dès le mois de décembre 2008, le site n'était plus alimenté. Disponible à deux adresses différentes, www.ministre-justice.fr et www.rachida-dati.tv, le blog était destiné à donner une autre image de la ministre sur le net. A l'époque, une campagne de publicité en ligne avait même été financée pour faire apparaître le blog en première position dans les moteurs de recherche.
Un an après, Rachida Dati n'est plus ministre, le site a été désactivé et les adresses web vont retourner dans le domaine public.
Pourquoi le service de communication de Rachida Dati avait-il ouvert un blog vidéo ? De l'aveu même de la conseillère en communication de Rachida Dati, des vidéos de la ministre avaient déjà été publiées sur le site du ministère (www.justice.gouv.fr). Alors pourquoi un blog à part ? La réponse à cette question se trouvait dans une interview publiée par Libération l'année dernière. Voici ce que la conseillère en communication expliquait : "Depuis l'arrivée de Rachida Dati à la Justice, nous mettons déjà des vidéos en ligne sur le site du ministère. Mais nos équipes nous ont soulignés qu'elles pesaient trop lourd sur le serveur et ont proposé de créer un site dédié. Le blog centralise simplement toutes les vidéos".
La première raison de la création de ce blog était donc technique : les vidéos de Rachida Dati postées sur le site du ministère étaient "trop lourdes" pour le serveur du ministère. Sauf qu'après vérification, le site du ministère de la justice n'héberge aucune vidéo, et pour cause, toutes les vidéos du site www.justice.gouv.fr sont hébergées chez Dailymotion à l'adresse suivante : www.dailymotion.com/Ministere_de_la_Justice. L'argument technique est donc tout simplement faux puisque depuis juillet 2007, les vidéos ne sont plus hébergées sur le site du ministère. D'ailleurs, les services de communication de Rachida Dati n'ont fait que transférer les vidéos du compte Dailymotion du ministère de la justice vers un compte Dailymotion au nom de Rachida Dati.
Le nom du site montrait l'ambivalence de la démarche. La communication s'était faite autour de l'adresse personnelle www.rachida-dati.tv mais cette adresse redirigeait vers un site hébergé sous le nom de "ministre-justice.fr". L'existence de ces deux adresses internet illustrait le dilemme de cette opération de com' : le ministère est censé financer des opérations de communication sur les réformes, d'où le nom du blog ministre-justice.fr. Mais, dans les faits, ce blog devait permettre à la ministre de montrer une autre image d'elle sur le net après toute une série de vidéos plutôt gênantes :
- Vidéo 1 : quand Rachida Dati marche "décontractée" dans les jardins de l'Elysée
- Vidéo 2 : quand Rachida Dati papote avec une journaliste de France 24
- Vidéo 3 : quand Rachida Dati ironise sur l'odeur des pieds de Jean-Louis Borloo
- Vidéo 4 : quand Rachida Dati lit les journaux pendant le conseil de Paris
Depuis décembre 2008, le blog n'était plus alimenté mais il était toujours accessible. Dès l'annonce du remaniement, le blog vidéo de la ministre a été désactivé tout comme les deux adresses web www.ministre-justice.fr et www.rachida-dati.tv, qui retombent dans le domaine public le 18 juillet 2009 (avis aux amateurs).
Le site est donc désormais à classer dans notre rubrique "Toile d'araignée".
Collector :
Même si le site a été désactivé, les comptes Dailymotion existent encore. Celui du ministère de la Justice est toujours alimenté, et celui de Rachida Dati était encore actif pendant la campagne des Européennes. Si Ministre-justice.fr a bien été désactivé après le remaniement, les collaborateurs de la nouvelle eurodéputée ont oublié de mettre à jour son compte Dailymotion. Le 11 juillet 2009, on pouvait lire que Rachida Dati était toujours ministre.
Les toiles d'araignée
- Il y a un an, David Martinon désactivait son site web et quittait le paysage politique
- Le blog de Jack Lang est devenu un site web pour adultes
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- Présidentielle 2007 : les sites web de Besancenot et Laguiller ne sont plus accessibles
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