Dérapage d'Hortefeux : la vidéo intégrale est accablante pour la défense du ministre

La polémique sur les propos douteux de Brice Hortefeux n'en finit plus d'enfler. La première version de la vidéo avait été mise en ligne sur Lemonde.fr. Jean-François Copé, présent à côté d'Hortefeux, avait soutenu que les images avaient été prises avec un téléphone portable et que les propos de Brice Hortefeux avaient été sortis de leur contexte. Seulement, vint-quatre heures après la diffusion de la vidéo, on apprenait que les images avaient été tournées par la chaîne Public Sénat.

Sous la pression des journalistes de la Chaîne, la direction de Public Sénat a finalement accepté de diffuser sur son antenne la vidéo intégrale. Et le résultat est accablant pour la défense de Brice Hortefeux. En visionnant les images, on se rend compte que c'est bien en réponse à une remarque d'une militante UMP - "C'est notre petit Arabe" - que le ministre répond : "Bon, tant mieux. Il en faut toujours un. Quand il y en a un, ça va. C'est quand il y en a beaucoup qu'il y a des problèmes".

Pour Mediapart, le doute n'est plus permis : "Le visionnage détaillé de la vidéo de Brice Hortefeux et l'expertise de la bande-son ne laissent aucun doute. Depuis jeudi, et la mise en ligne sur lemonde.fr de cette vidéo, le ministre de l'intérieur s'enferre dans le mensonge. Il a évoqué les «Auvergnats» pour se défendre des accusations de racisme en livrant sa version des faits. Le premier ministre, François Fillon, des membres du gouvernement et l'UMP ont immédiatement volé à son secours de même qu'Amine Benalia-Brouch, le militant concerné. Mais le verbatim complet de ses propos et de ceux des militants UMP qui l'entourent dit le contraire. C'est bien en réponse à cette remarque d'une militante UMP - «C'est notre petit Arabe» - que le ministre répond: «Bon, tant mieux. Il en faut toujours un. Quand il y en a un, ça va. C'est quand il y en a beaucoup qu'il y a des problèmes»".

Pour Arrêt Sur Images, "les mensonges et dénégations successifs de Hortefeux sont plus inquiétants que la mauvaise plaisanterie initiale, en ce qu'ils laissent entrevoir, dans la conscience du ministre, un trouble sur la question du racisme". Et Daniel Schneidermann d'ironiser : "N'allons pas plus loin sur ce terrain. Comme dit mon excellent confrère Fottorino, lui seul sait. Et ne concluons pas trop vite. Une chose est sûre : Hortefeux ne parlait ni des photos, ni des Auvergnats. Alors, s'il ne parlait pas des Arabes, de quoi parlait-il ? Des pins parasols ? Des kangourous ? Que va-t-il trouver ?".

Pour l'heure, Hortefeux nie tout propos raciste et déplace la polémique sur le terrain du lynchage orchestré par Internet. Réponse cinglante de Rue89 : "Internet, bouc émissaire des lâchetés journalistiques".

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