Le Canard enchaîné · 18 sep. 2009 à 11:28
Fidèle de Nicolas Sarkozy, Brice Hortefeux n'a jamais vraiment été menacé suite à la polémique sur sa blague douteuse à l'Université d'été de l'UMP. Le ministre de l'Intérieur a exprimé des regrets en début de semaine sans toutefois s'excuser pour ses propos tendancieux.
La polémique est close, mais le Président de la République, ainsi que des ministres ne se sont pas privés de critiquer Hortefeux en coulisse. Et comme souvent, les confessions recueillies sous couvert d'anonymat se sont retrouvées dans le Canard enchaîné...
Selon l'hebdomadaire (mais aussi Le Figaro), le président de la République s'est agacé de la décontraction du ministre : "Brice est allé à Seignosse trop décontracté, il a vraiment déconné. Cette morgue, je n'aime pas ça" (...) Convoqué dimanche soir à l'Elysée, Brice Hortefeux en est ressorti soulagé (...) Selon les confidences que le ministre de l'Intérieur a faites à ses amis, Sarko s'était borné à lui reprocher sa trop grande décontraction "Quand on est ministre de l'Intérieur, on l'est tout le temps, à plus forte raison quand on est proche du Président (...) Il lui a également reproché de ne pas porter de cravate "Un ministre, ça porte une cravate devant les militants". Le Canard précise que Sarkozy n'a pas non plus apprécié de voir l'entente cordiale entre Hortefeux et Copé, qui se positionne comme son principal opposant au sein de l'UMP.
Devant les caméras de TF1, François Fillon a apporté son soutien au ministre de l'Intérieur. Dans les coulisses, le discours était légèrement différent selon le Canard : "Quand on veut être Premier ministre, il faut maîtriser son expression, on ne peut pas se permettre de déraper".
Sous couvert d'anonymat, d'autres ministres sont encore plus cinglants : "C'est un vrai méchant", "Sous prétexte qu'il a l'oreille du chef, il méprise tout le monde", "On est obligé de dire qu'il n'est pas raciste, mais ce qu'il dit ressemble beaucoup à du racisme", "Si un autre ministre avait dit la même chose, il aurait giclé dans le quart d'heure". Et l'hebdomadaire d'enfoncer le clou : "La palme de la camaraderie revient à ce ministre qui a eu l'amabilité de suggérer au Canard un titre possible pour sa Une : "Sarkozy sermonne Hortefeux : Tu es un bon Aryen".
Evidemment, comme tous ces propos sont lâchés sous couvert d'anonymat, ils ne risquent pas d'être repris dans la presse...
Page Lue dans Le Canard enchaîné n°4638, 16 septembre 2009, page 2
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