Roselyne Bachelot sanctionnée par l'Elysée : pas candidate aux régionales, donc pas de discours sur le plan Cancer

breve · 9 oct. 2009 à 11:17

Le discours de Bachelot

La ministre de la santé, Roselyne Bachelot, vient d'annoncer qu'elle ne sera pas tête de liste aux élections régionales 2010 en Pays de la Loire. Elle a fait part de sa décision au président de la République avant de l'annoncer officiellement. Cette marche-arrière est liée au sort réservé aux ministres-candidats. Le non-cumul des mandats décrété par Xavier Bertrand, secrétaire général de l'UMP, entre le mandat régional et une fonction de ministre explique les nombreuses réticences au sein du gouvernement. Un ministre élu devra démissionner. Et qu'en sera-t-il d'un ministre qui aura été battu ? Face à cette incertitude, de nombreux ministres potentiellement candidats sont en train de renoncer. C'est le cas de Roselyne Bachelot.


Seulement renoncer à une candidature souhaitée par le président n'est pas une démarche facile. Rama Yade en sait quelque chose, elle qui a refusé de se présenter aux élections européennes. Bachelot va-t-elle subir le même ostracisme ?



Mercredi 7 octobre 2009, la ministre de la Santé devait prononcer un discours sur le plan Cancer 2009-2013. Mesure phare qu'elle défendait : annoncer l'augmentation du prix du tabac de 10% pendant plusieurs années. Mais sous la pression de Xavier Bertrand et du lobbying des buralistes, l'Elysée a finalement renoncé à cette mesure. Et quand Bachelot a voulu prononcer son discours mercredi 7 octobre, lors des rencontres annuelles de l'institut national du cancer, coup de théâtre, elle est obligée de renoncer de lire un message du président de la République. Mediapart nous raconte la scène :

En arrivant devant le pupitre, Bachelot a déclaré : "« J'avais préparé un beau discours, un discours que je remets à Dominique, mais le Président de la République m'a appelé il y a une demi-heure et m'a demandé de vous lire un message. » Et de déplier une feuille avant de débiter un texte insipide. Nouvelles banalités livrées sans conviction, quelque chose cloche, la voix paraît faussée.

Dans la salle, l'incompréhension gagne, notamment parce que la fadeur des mots ne correspond pas avec l'attente qui s'est exprimée avant, lors des tables rondes. Personne ne comprend. Roselyne Bachelot s'en aperçoit, qui lève les yeux... « C'est la lettre du président », souffle-t-elle, pour replonger dans le texte qu'elle expédie en moins de trois minutes d'une voix toujours aussi monocorde.

Quand elle descend, la ministre paraît sonnée mais fait face: « Il y a à peine une demi-heure que je sais que je dois lire le message du président et je le fais de bonne grâce. » Le rictus est semblable au ton : amer. On insiste. S'agit-il d'un camouflet ? D'un désaveu du président ? Ou de la volonté élyséenne de garder le pouvoir d'annonce sur un sujet très grand public ? Roselyne Bachelot se sait en délicatesse avec Nicolas Sarkozy"
.

Officiellement, dans pareil cas, il de bon ton de dire qu'il n'y a aucun problème et que le changement de dernière minute s'explique par la volonté de Nicolas Sarkozy de se réserver les principales annonces. Mais il semble bien que Roselyne Bachelot soit entrée dans une zone de turbulence avec l'Elysée...


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