breve · 22 oct. 2009 à 12:46
Le site d'information Mediapart a publié une enquête très fouillée sur la gestion du secrétariat d'Etat par Fadela Amara. Parmi les nombreuses révélations, le chiffre étonnant du nombre de départs de son cabinet : 53 depuis 2007, dont 4 directeurs de cabinet différents. Selon d'anciens collaborateurs de Fadela Amara, ce turn over expliquerait les retards du plan banlieue. Mais pourquoi y-a-t-eu autant de départs ?
Depuis quelques semaines, la presse multiplie les attaques contre Fadela Amara et le maigre bilan du plan Espoir banlieue. Au-delà du manque de volonté politique du gouvernement, toujours réticent à débloquer les crédits pour financer la totalité des mesures du plan banlieue, c'est la personnalité même de Fadela Amara qui est mise en cause. Après notre premier article sur son voyage à Saint Tropez, voici la gestion de son cabinet, racontée par Mediapart :
"Le secrétariat d'Etat à la Ville prend l'eau de tous les côtés. Un quatrième directeur de cabinet vient d'être nommé. Une nouvelle vague porte à 53 le nombre de départs depuis les débuts de la ministre, dont 23 conseillers techniques et chargés de mission. Des chiffres énormes au vu des faibles effectifs de ce ministère (35 personnes, secrétaires et assistants compris) (...)
De l'avis des nombreux anciens collaborateurs de la ministre que Mediapart a interrogés, partis récemment ou il y a plus longtemps, (...) il y aurait un problème humain majeur, une incompréhension qui tourne systématiquement aux humiliations et à la démission des équipes. C'est Fadela Amara qui livre les raisons majeures des divorces à répétition: «Je n'accepte pas qu'on me dise : "Madame la ministre, cela ne va pas être possible." Et je n'accepte pas de découvrir par hasard, alors que nous avons des réunions régulières, que Bercy a diminué mon budget.
Qu'un ministre ou son entourage proche se montrent autoritaires, cela arrive. Mais que cela soit si violent que cela tourne à l'affrontement systématique et au blocage des dossiers, c'est plus rare. Or de l'avis des anciens collaborateurs, la médiocrité de la politique de la ville s'expliquerait en grande partie par le turn-over permanent du cabinet".
Page Vue sur Mediapart
Si vous avez manqué le début de la série sur Fadela Amara et son plan banlieue...
- Plan Banlieue de Fadela Amara : 600 000 euros rien que pour la communication en 2008
- La face cachée du plan : 34 millions d'euros dépensés pour seulement 1 160 jeunes
- Quand Fadela Amara quitte une réunion avec Christian Blanc pour partir à Saint-Tropez
>> Une autre personnalité politique a déjà été mise en cause pour son autoritarisme. Il s'agit de Rachida Dati
Rachida Dati dans Belle-Amie : une ministre incompétente donc agressive avec ses collaborateurs