Revue de presse · 23 oct. 2009 à 23:40
Depuis deux semaines, l'éventuelle nomination de Jean Sarkozy à la tête de l'Epad, organisme qui gère les intérêts du quartier d'affaire de la Défense, a fait les joies de la presse. Face à la pression médiatique, Jean Sarkozy a finalement renoncé. Mais contrairement à ce qu'il a affirmé hier, il ne s'est pas contenté d'en discuter "avec son père". C'est tout l'Elysée qui s'est mobilisé derrière Jean Sarkozy depuis quelques jours. Les services du chef de l'Etat ont même commandé des sondages qui se sont avérés catastrophiques.
C'est Le Monde qui révèle l'information dans son édition du 23 octobre. Mais comme le relève Arrêt Sur Images, cette information est noyée dans une longue enquête sur les raisons de son retrait.
"Il a fallu cinq jours pour les décider. Cinq jours pour intégrer que la réprobation suscitée, jusque dans l'électorat de droite, par la candidature de Jean Sarkozy, 23 ans, sans diplôme, à la tête de l'Etablissement public de la Défense (EPAD), ne se calmerait pas si facilement. Cinq jours pour que Nicolas Sarkozy envisage de renoncer. Et que son fils Jean, soucieux, disait-il, de "ne pas gêner papa", se décide à jeter l'éponge, en direct sur le plateau du journal de 20 heures de France 2. (...)
Le chef de l'Etat et son fils ont commencé à vraiment s'inquiéter dimanche 18 octobre. Ce jour-là, Nicolas et Jean Sarkozy se retrouvent autour d'un déjeuner (...) Dans toutes les enquêtes commandées par l'Elysée, la candidature de Jean Sarkozy est un sujet majeur de mécontentement parmi les électeurs UMP. Patrick Buisson, qui fût l'artisan de la stratégie de siphonnage de l'électorat d'extrême droite, en 2007, note par ailleurs une inquiétante remontée du Front national. La polémique lancée par Marine Le Pen sur Frédéric Mitterrand a exaspéré. L'élection annoncée de Jean Sarkozy est prise comme un retour des faveurs et des prébendes."
Une réunion s'est tenue à l'Elysée le mercredi 23 octobre pour analyser la situation et ses sondages catastrophiques : "autour du président de la République et de Jean Sarkozy, [on trouve] le secrétaire général Claude Guéant, le conseiller opinion du président Patrick Buisson, le conseiller en communication de l'Elysée, Franck Louvrier, et le publicitaire Christophe Lambert que le chef de l'Etat a dépêché auprès de son fils dès les premières secousses".
1. Est-il normal que l'Elysée utilise l'argent public pour commander des sondages sur les conséquences de l'affaire Jean Sarkozy dans l'opinion ?
On a appris la semaine dernière que l'Elysée dépensait 43 000 euros par mois rien que pour des conseils en opinion.
2. Pourquoi le Monde n'a-t-il pas accordé plus de place à cette information ?
En faire un titre de Une est nécessairement polémique et l'enquête du Monde, plus large, évoque les coulisses et le dénouement de cette affaire. Or, le quotidien est déjà sur la sellette et fait l'objet de vives critiques de la part de l'Elysée qui lui reproche d'être anti-Sarkozyste. Le directeur du Monde, Eric Fottorino, a dû expliquer lors d'une interview au Post.fr que le journal n'était pas contre le Président mais rappelait des faits. Alors autant éviter d'insister sur ceux qui font mal, comme par exemple ces sondages payés par le contribuable...
Jean Sarkozy et l'Edad
- Pour un job d'assistant à l'Epad, il fallait déjà un Master 2
- L'Elysée est bien intervenu pour assurer l'élection de Jean Sarkozy
- Même la télévision chinoise ironise sur l'affaire Jean Sarkozy
>> A lire aussi, l'affaire des sondages payés par l'Elysée et publiés dans le Figaro
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