Le Canard enchaîné · 20 sep. 2010 à 22:29
Au supermarché des décorations, la gauche n'a rien à envier à la droite. Le Canard enchaîné s'est amusé à fouiller dans les archives retraçant les remises de décoration en tout genre. Et le ministre Jack Lang semblait avoir une définition bien à lui des Arts et des Lettres : "en 1986, avant d'abandonner le portefeuille de la Culture - le RPR venait alors de remporter les législatives - Jack Lang a distribué à tour de bras des médailles de chevalier des Arts et des Lettres à ses collaborateurs" raconte Le Canard.
Petit rappel : cette décoration verte et blanche est censée récompenser toute personne ayant "contribué au rayonnement des Arts et des Lettres en France ou à l'étranger". Or, d'après Le Canard, les collaborateurs de Jack Lang qui ont été décorés par lui n'étaient pas vraiment de grands écrivains ou des artistes reconnus puisque l'éternel ministre de la Culture a distribué cette médaille à "une dizaine de secrétaires, quatre agents administratifs, deux huissiers et un gardien, sans oublier cinq chauffeurs, dont les deux conducteurs personnels du ministre de la Culture".
Dans quel but ? Par sympathie certainement. A la différence d'Eric Woerth (suspecté d'avoir donné la légion d'honneur contre la promesse d'embauche de sa femme), Lang n'est pas soupçonné de conflit d'intérêt. Mais peut-être qu'une petite révision des conditions d'attribution des décorations de la République ne serait pas inutile...
Page Lue dans Le Canard enchaîné n°4690, 15 septembre 2010
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