Vidéos · 8 oct. 2010 à 20:09
Etes-vous un "bon Français" ? Ne reculant devant aucune provocation, le ministre de l'immigration, Eric Besson, a déclaré la semaine dernière, dans une interview au Parisien, qu'il serait "heureux" que son ministère devienne une "machine à fabriquer de bons Français". Par ces mots, l'ancien socialiste s'est attiré les foudres d'une partie de la classe politique qui y voit une nouvelle provocation flirtant avec les idées d'Extrême-droite. Le "bon Français", est-ce un Français de souche ?
Pour couper court à la polémique, Besson a déclaré chez Jean-Jacques Bourdin sur RMC, que ce terme était surtout utilisé par De Gaulle : "Certains ont suggéré que les termes "bon Français" auraient une connotation péjorative, s'est-il plaint. Il se trouve que j'ai fait quelques recherches et je me suis aperçu que celui qui a le plus utilisé ce terme au lendemain de la Seconde guerre mondiale, c'est le Général de Gaulle". Par conséquent, le ministre "persiste et signe".
Sauf que le site Backchich.info s'est amusé à faire une petite recherche sur le site de l'Ina (archives audiovisuelles) : "en tapant "bons français" sur Ina.fr, pas de Général à l'horizon. Non, les deux occurrences trouvées sont un débat de 1989 avec Le Pen : "Immigration : un danger pour la France ?" et surtout un document tiré de la télévision de Vichy. L'expression reprise gaiement par Besson, qui s'étonne qu'elle puisse être perçue comme « choquante », est définie dans l'appel du... maréchal Pétain, le 17 juin 1940." explique Bakchich.
>> "Bons Français" sur le site de l'INA
Besson : "Mon ministère doit être une fabrique à bons Français (...) Qu'est-ce qui serait gênant que le ministère de l'immigration, de l'intégration et de l'identité nationale qui accorde la nationalité française soit une usine à production de bons Français ? C'est très bien !"
Pétain : "L'épreuve est dure, beaucoup de bons Français, et parmi eux les paysans et les ouvriers, l'accepte avec noblesse. Ils m'aident aujourd'hui à supporter ma lourde tâche (...) Ressaisissez vous, chassez vos alarmes, venez à moi avec confiance. Tous unis, nous sortirons de la nuit où nous a plongés l'affreuse aventure."
Certes, la France de 2010 n'est pas la France de Vichy et Besson n'est pas Pétain. Mais contrairement à ce que laisse entendre le ministre de l'immigration, le terme de "bons Français" est légèrement connoté comme l'a relevé Bakchich.