breve · 11 oct. 2010 à 08:22
Tout le monde savait que les députés bénéficiaient de vols gratuits pour leurs déplacements professionnels. Chaque année, un député a droit à 40 allers-retours entre Paris et sa circonscription sur des vols Air France. Normal pour ces représentants de la République. Mais on avait simplement oublié de préciser qu'ils bénéficiaient également de vols gratuits pour partir en vacances.
C'est Bakchich Hebdo qui évoque ce privilège caché dans son édition du 9 octobre. Puisque les députés utilisent l'avion régulièrement, aux frais de la République donc, ils disposent de la carte de fidélité, Flying Blue, distribuée par Air France. A chacun de leur voyage, les députés accumulent des "miles" qu'ils peuvent utiliser ensuite pour voyager gratuitement. Jusque là, rien d'anormal. Sauf que l'utilisation de ces miles n'est pas encadrée par le règlement interne de l'Assemblée nationale comme l'a fait remarquer la députée socialiste Michèle Delaunay.
Autrement dit, les députés peuvent cumuler des miles grâce à des billets payés par la République... pour partir en vacances : "par exemple, un élu de Clermont-Ferrand qui a utilisé son quota de voyages gagne aux alentours de 100 000 miles à l'année. L'équivalent d'un Paris-New York gratuit". Rien de grave, puisque le règlement de l'Assemblée nationale n'interdit pas d'utiliser ces miles à des fins personnelles. Mais sur ce sujet, l'Allemagne - devenue un modèle pour le gouvernement Fillon sur les questions fiscales par exemple - a moins d'indulgence : en 2002, le chef de files des Verts avait dû quitter son siège parlementaire "à la suite d'une utilisation trop privée de ses fameux miles" indique Bakchich.
En France, plusieurs pistes existent pour encadrer l'usage de ces miles, mais rien n'a été fait.
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