Revue de presse · 22 nov. 2010 à 08:01
On ne change pas une méthode qui marche. La semaine dernière, les couloirs du métro parisien ont verdi en accueillant une campagne de publicité inhabituelle : les 25, 26 et 27 novembre, au Palais du congrès se tient le "salon de la croissance verte et des éco-industries". Les Parisiens ne doivent pas hésiter à s'y rendre puisque l'entrée y est "libre". Un seul détail : c'est à Poitiers, puisque ce salon est organisé par "la région Poitou-Charentes".
Tiens, Poitou-Charentes, ça ne vous dit rien ? Bingo ! C'est Ségolène Royal, présidente de la région, qui est à l'origine de cette publicité, histoire de bien montrer aux électeurs parisiens les bienfaits de sa politique environnementale.
Ce n'est pas la première fois que Ségolène Royal fait de la publicité délocalisée. En mars 2009, déjà, la région vantait sa politique dans le métro parisien pour un coût qui avoisinait les 80 000 euros : près de 1 530 emplacements avaient été réservés dans les couloirs du métro en faisant se succéder les affiches de 250 x 150 cm, trois par trois.
Vingt mois plus tard, Royal récidive donc avec des affiches de même taille qui se succèdent trois par trois. Le tout pour 80 000 euros ?
Attention toutefois à la publicité mensongère, la région Poitou-Charentes est loin d'être un modèle en matière de politique d'environnement. Un seul exemple : quand Royal dit que sa région est la première d'Europe pour le photovoltaïque... ce n'est pas vrai ! "Non seulement la région Poitou-Charentes n'est pas la première région d'Europe, mais elle navigue en milieu de classement des régions en matière de photovoltaïque. Avec des équipements totalisant 2,36 watts par habitant fin septembre 2009 (d'après les chiffres publiés par le Commissariat général au développement durable au mois de novembre 2009), la région ne dépasse pas la moyenne nationale et occupe la 9 e place, loin derrière le Languedoc-Roussillon, les Pays de la Loire et Paca" (Les Echos, 5 mars 2010).
