L'argent du pouvoir · 7 jan. 2011 à 08:11
Selon le bon vieux principe, "tout le monde le fait alors moi aussi et de toute façon ça ne se verra pas", les politiques détournent depuis des années l'esprit de la loi sur le financement des partis politiques. Si tout est légal sur le plan juridique, personne n'est dupe sauf les citoyens qui l'ignorent : les politiques multiplient les structures et les combines pour amasser le plus d'argent possible afin de financer leur activité politique.
Dans une démocratie idéale et transparente, un parti regroupe des militants et des responsables politiques qui appartiennent au même courant d'idées et souhaitent les appliquer en remportant des élections. Comme une campagne électorale, des meetings et tout ce qui s'apparente à la vie d'une organisation ont un coût, l'Etat encadre le financement des partis afin d'éviter toute corruption : des dons plafonnés, interdiction du financement par des personnes morales (entreprises, association) et en période électorale, des dépenses très encadrées et des comptes de campagne épluchés par une autorité indépendante. Voilà pour la théorie, car dans la pratique, et malgré le vote de lois "moralisant" le financement des partis dans les années 1990, le système a été détourné en une vaste machine à cash : le nombre de partis est passé de 28 en 1990 à 295 en 2010. La presse publie de temps en temps des articles sur le sujet mais en noyant parfois les informations dans de longues synthèses qui pointent du doigt tout le monde, c'est-à-dire personne.
Autrement dit, ce type d'informations, c'est comme les claques, elles se perdent. Voilà pourquoi nous avons décidé de lancer le principe de la mini-série : nous publierons quelques lignes de temps en temps pour vous rafraîchir la mémoire et vous permettre de retrouver facilement l'information dans les archives à ciel ouvert du net.
Dans son avis sur les cagnottes des partis politiques publié au Journal Officiel le 29 décembre 2009, la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) a reconnu son incapacité à contrôler précisément les mouvements des fonds des partis politiques car elle n'a aucun pouvoir d'investigation. Illustration avec le parti radical de Jean-Louis Borloo : si les comptes de ce parti ont été certifiés, le plus grand flou règne pour certains mouvements de fond comme le racontait Le Canard enchaîné du 5 janvier 2011 :
"La Commission est démunie lorsqu'une formation politique décide d'être généreuse avec des "organismes" autres qu'un parti politique. Dans ce cas, la loi n'oblige pas le donateur à fournir le détail des heureux bénéficiaires. Le Parti radical de Borloo a ainsi reçu, en 2008 et 2009, 1 million d'un autre parti (l'UMP selon toute vraisemblance). Et il a distribué 20 447 euros (en 2008) et 19 609 euros (en 2009) à d'autres formations politiques. Mais aussi 62 328 euros (en 2008) et 7 293 euros, l'an passé, à des "organismes" non identifiés". C'est beau la cohésion sociale, non ?
Source : Didier Hassoux, « Ainsi fonds, fonds, fonds, les financements politiques », Le Canard enchaîné n°4706, 5 janvier 2011, page 4
Connaissez-vous le salaire des principaux responsables politiques ?
- Le salaire de Jacques Chirac : 30 000 euros brut par mois
- Le salaire de Nathalie Kosciusko-Morizet : 19 807 euros brut par mois
- Le salaire d'Hervé Morin : 19 053 euros brut par mois
- Le salaire de Christian Estrosi : 18 000 euros brut par mois
- Le salaire des Balkany : 16 808 euros brut par mois
- Le salaire de Michel Rocard : 16 100 euros brut par mois
- Le salaire d'Alain Juppé : 15 337 euros brut par mois
- Le salaire de Laurent Fabius : 12 930 euros brut par mois
- Le salaire de Jean-François Copé : 9 730 euros brut par mois
- Le salaire de Jean-Marie Cavada : 9 730 euros brut par mois
- Le salaire de Nicolas Dupont-Aignan : 9 730 euros brut par mois
- Le salaire de Dominique Voynet : 8 768 euros brut par mois
- Le salaire de Martine Aubry : 8 165 euros brut par mois
- Le salaire de Jean Sarkozy : 2 888 euros brut par mois