Vidéos · 15 jan. 2011 à 19:41
Jusqu'au bout, Jean-Marie Le Pen aura causé des soucis aux journalistes et aux médias. Comment inviter le président du Front national, l'interroger comme n'importe quel autre responsable politique, tout en sachant que ce n'est pas n'importe quel autre politique ? Cette semaine, le leader d'extrême droite était l'invité de la matinale de France Inter puisqu'il s'apprête à laisser la direction du parti à sa fille, qui vient de remporter la primaire face à Bruno Gollnisch.
Comme à son habitude, l'émission s'est terminée par le billet d'humeur en la présence de l'invité. Mercredi 12 janvier, c'est Sophia Aram qui a eu la lourde de tâche de faire front au leader d'extrême-droite. Ce fut un véritable carnage : Le Pen, invité "avant que les pissenlits et les vers ne terminent ce que le temps a visiblement bien avancé" a notamment été comparé à "un thermomètre fiché dans le derrière des Français pour mesurer leur degré de xénophobie".
C'était un exercice de haute voltige visiblement très bien préparé et incontestablement bien écrit.
En même temps, devoir passer par une pastille assassine pour compenser l'invitation d'un extrémiste dans une matinale de radio montre que les médias n'auront jamais réussi à résoudre le paradoxe Le Pen : un homme politique aux propos souvent insoutenables, qui se trouvait à la tête d'un parti autorisé par loi, donc automatiquement légitime dans le débat public. Un paradoxe qui se poursuivra avec Marine Le Pen.