Hollande a reçu à l'Elysée le dictateur du Bahreïn... et il a oublié de prévenir la presse

La visite officielle ne figurait pas à l'agenda de François Hollande, et les journalistes français n'ont pas été prévenus. Le 23 juillet, le président de la République a reçu à l'Elysée le roi du Bahreïn, Hamed ben Issa Al Khalifa, en toute discrétion. C'est le site Arretsurimages.net qui raconte comment cette visite a failli échapper à la presse : "Ce n'est qu'à 20 heures le 23 juillet, lorsque les deux chefs d'Etat se sont quittés sur le perron de l'Elysée, que les journalistes ont découvert que Hollande venait de recevoir le roi du Bahreïn. Témoin de cet étonnement, un tweet rédigé par la journaliste AFP accréditée à l'Elysée, Nadège Puljak. Elle photographie l'instant et évoque la "visite surprise (pour les journalistes)". Le tweet est relayé le soir-même dans une brève sur le site du Figaro, mais c'est tout. L'information ne perce pas dans les médias", explique le site d'information.

Pourtant, la visite officielle a été largement couverte par les journalistes... du Bahreïn où les détails de la rencontre ainsi que les photos officielles ont été relayés par les médias locaux.

Comment expliquer une telle discrétion en France ? En mars 2011, en plein printemps arabe, le Bahreïn avait connu des manifestations, réprimées dans le sang. Selon Amnesty International, une soixantaine de personnes avaient été tuées. Et d'après le principal groupe de l'opposition chiite Al-Wefaq, cité par Lepoint.fr, "durant tout le mois de juillet, les forces de sécurité ont arrêté plus de 240 personnes alors qu'une centaine d'autres ont été blessées dans des heurts avec la police".

Officiellement, la situation en Syrie était le principal objet de cette rencontre entre Hollande et le roi du Bahreïn. Mais il s'agissait bien d'une visite officielle dont les contours pourraient être plus larges : le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a rencontré son homologue bahreïnien et la ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, a reçu le conseiller du roi pour les affaires culturelles et scientifiques. En toute discrétion donc.

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