L'argent du pouvoir · 27 déc. 2012 à 17:56 · 0
Figurez-vous que les fonctions de ministre et de porte-parole du gouvernement ne sont pas des emplois à temps plein. C'est le constat fait par le Nouvel Observateur qui remarque dans son numéro double de Noël que la majorité des membres du gouvernement Ayrault cumulent les mandats. A commencer par Najat Vallaud-Belkacem qui détient le record d'indemnités cumulées.
Les ministres devaient donner l'exemple : en réduisant de 30% le salaire des membres du gouvernement, François Hollande montrait que les politiques pouvaient aussi participer à l'effort budgétaire en période de crise. Désormais, un ministre est payé 9 940 euros brut par mois. Mais 25 des 39 ministres du gouvernement ont gardé une fonction locale. Tous ne sont pas payés (à l'image de Manuel Valls, qui après avoir essayé de cumuler les indemnités à renoncer à celle qu'il devait toucher en tant que conseiller municipal). En revanche, certains ministres n'hésitent pas à cumuler les indemnités. Car si Matignon a interdit aux membres du gouvernement de garder un mandat d'exécutif, ces derniers peuvent conserver un simple poste de conseiller et la rémunération qui va avec.
Selon Le Nouvel Obs, la ministre des Droits des femmes et porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem ne touche pas seulement son salaire de ministre (9 940 euros brut par mois). Elle a conservé son mandat de conseillère municipale et communautaire de Lyon ainsi que son poste de conseillère générale du Rhône. Deux mandats qui lui rapportent un bonus mensuel de 2 757 euros brut par mois. Ajoutés à son salaire de ministre, Vallaud-Belkacem gagne donc 12 697 euros, soit le plafond maximal imposé aux ministres par la loi sur la transparence financière de la vie politique, promulguée en avril 2011.
A titre de comparaison, sous Sarkozy, un ministre était payé 13 471 euros. En cumulant les mandats, Najat Vallaud-Belkacem réussit donc à compenser en grande partie la baisse de 30% du salaire des ministres version Hollande. En toute légalité donc. Mais est-ce "normal" ?
*** Source
- Julien Martin, "Ministres... et cumulards !", Le Nouvel Obs n°2511, 20.12.2012