L'argent du pouvoir · 22 juil. 2013 à 07:47 · 0
Finalement, on n'est jamais mieux rémunéré que par sa compagne. D'après le site d'information Mediapart, Louis Aliot, numéro 2 du FN et compagnon de Marine Le Pen perçoit près de 5000 euros brut par mois en tant qu'assistant parlementaire... de Marine Le Pen. Une embauche à l'origine d'une enquête des services financiers du parlement européen qui ont finalement classé l'affaire.
"Selon le contrat de travail, signé à Nanterre le 1er juillet 2011 entre Marine Le Pen et Louis Aliot, le vice-président du FN est rémunéré à hauteur de 5 006,95 euros brut, indique Mediapart. Une somme particulièrement généreuse, alors que Louis Aliot n'est ici employé qu'à temps partiel : 17,5 heures par semaine (voire, parfois, « 19,25 heures par semaine, heures complémentaires comprises »)".
En juillet 2012, les services financiers du parlement européen ont réclamé des précisions sur cette embauche car l'article 43 du règlement du parlement européen stipule qu'un eurodéputé ne peut pas "financer les contrats permettant l'emploi ou l'utilisation des services des conjoints des députés ou de leurs partenaires stables non matrimoniaux". Est-on dans ce cas de figure ? Répondant aux services financiers dans un courrier en date du 18 septembre 2012, Marine Le Pen s'est défendue de tous conflits d'intérêts. "Je ne suis ni mariée à Louis Aliot, ni liée avec lui par un Pacte civil de solidarité, ni par une déclaration fiscale commune, ni par un quelconque statut reconnu par l'État français, toujours au titre de l'article 58 des mesures d'application du statut des députés au Parlement européen", a-t-elle écrit.
Une réponse qui ne satisfait par Mediapart. Car "si Marine Le Pen et Louis Aliot ne sont effectivement pas mariés, ils ne cachent pas leur relation. Pendant la campagne présidentielle de 2012, le couple a posé dans Paris Match", relève le site d'information. Pour autant, les services du parlement européen ont classé affaire, estimant qu'il y avait un flou juridique.
A la suite de la publication de l'article de Mediapart, Marine Le Pen a annoncé vouloir attaquer le site pour diffamation. "Aucune situation de conflit d'intérêts n'existe dans les contrats la liant à ses assistants parlementaires", a-t-elle indiqué dans un communiqué.
Une chose est sure : cette affaire lève un malentendu. Quand Marine Le Pen expliquait en octobre 2012 que "les 35 heures ont été une erreur majeure qui a entraîné une déstabilisation massive", personne n'avait compris qu'elle défendait... les 17 heures payées 5 000 euros.
*** Sources
- "Marine Le Pen attaque Mediapart", AFP, 18.07.2013
- Ludovic Lamant et Marine Turchi, "Marine Le Pen en plein conflit d'intérêts au Parlement européen", Mediapart, 18.07.2013
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