Le Canard enchaîné · 12 sep. 2013 à 10:36 · 0
C'était la mesure symbole, celle que François Hollande avait annoncée de manière précipitée en février 2012, pour contenir la progression de Jean-Luc Mélenchon dans les sondages : taxer les super-riches à hauteur de 75%. Dis autrement : à partir d'un million d'euro de revenus annuels, le fisc est censé en prendre les 3/4. Mesure symbolique donc, mais dont la portée est rapidement limitée. Comme le rappelle Le Canard, "quelques semaines après son élection, on apprenait que la mesure serait temporaire : deux ans. Puis que les dividendes ne seraient pas concernés". Une bonne nouvelle pour Liliane Bettencourt dont les 370 millions de revenus issus de ses dividendes échapperont à la taxe.
Malgré cette version allégée, le projet de cette taxe est retoquée par Le Conseil constitutionnel le 29 décembre 2012 pour deux raisons : il aurait fallu calculer cette taxe sur les revenus du foyer (et non du seul salarié) et le Conseil estime qu'au-delà de 70%, une taxe est confiscatoire.
Un an après, le projet de budget 2014 marque le retour de cette taxe à 75%. Mais d'après Le Canard enchaîné, cette nouvelle mouture manquera complètement sa cible : "Désormais, les entreprises paieront l'impôt à la place de leurs riches salariés, dont leur revenu ne baissera donc pas d'un centime. Avec une nouvelle hémorragie : les professions libérales en seront exclues". Pire, le symbole de l'argent fou, le foot business, est épargné grâce à un joli tour de passe-passe sémantique : la taxe "sera plafonnée pour les sociétés ayant un faible chiffre d'affaires et beaucoup de gros salaires. Une astuce pour ne pas appeler les clubs de foot par leur nom. Et pour éviter l'exil des stars du ballon rond", précise l'hebdomadaire.
Exit les Bettencourt, exit les professions libérales, exit les footballeurs, la nouvelle taxe à 75% ne taxera plus grand monde...
*** Source
- Hervé Martin, "Le foot échappe aux 75%", Le Canard enchaîné n°2846, 11.09.2013
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