Revue de presse · 18 sep. 2013 à 10:11 · 0
Après l'affaire Cahuzac, il fallait éteindre l'incendie. Le 3 avril 2013, au cours d'une allocation en direct de l'Élysée, François Hollande avait promis une plus grande transparence de la vie politique. Cinq mois plus tard, alors que le projet de loi a été définitivement validé par l'Assemblée nationale, force est de constater que les promesses de François Hollande n'ont pas été tenues.
C'est le site du HuffingtonPost qui a repéré ces trois renoncements :
La première promesse de Hollande était précise : "Nous voulons lutter de manière impitoyables contre les conflits entre les intérêts publics et les intérêts privés. Et assurer la publication et le contrôle sur le patrimoine des ministres et de tous les parlementaires. Le gouvernement soumettra au Parlement dans les prochaines semaines, un projet de loi dans cette direction", avait déclaré le Président de la République. Autrement-dit, Hollande avait promis la publication du patrimoine des députés. Finalement, ce ne sera pas le cas. "Pour les parlementaires mais aussi les maires des grandes villes, les conseillers régionaux, les conseillers de l'Élysée et les membres de cabinets ministériels -soit 9 000 personnes au total- ces déclarations seront seulement consultables en préfecture. Interdiction est même faite aux citoyens de les divulguer, sous peine d'une amende de 45 000 euros" relève Le Huffingtonpost.fr. Seules les déclarations d'intérêts mentionnant les activités des élus (pour éviter les conflits d'intérêts), seront publiques
La mesure se voulait forte et symbolique : "Les élus condamnés pénalement pour fraude fiscale ou corruption seront interdits de tout mandat public", avait promis Hollande. Quelques jours plus tard, il avait évoqué une "inéligibilité temporaire voire définitive". Finalement, les parlementaires condamnés pour corruption pourront retenter leur chance un peu plus tard. "La commission des Lois de l'Assemblée nationale, suivie ensuite par les députés et sénateurs, a proposé une peine qui n'excède pas 10 ans d'inéligibilité", précise le HuffingtonPost.
Dernière grande promesse de Hollande : pour garantir une plus grande indépendance de la justice face aux politiques, Hollande avait promis de réformer le Conseil supérieur de la magistrature dès l'été. Cette réforme "donnera aux magistrats les moyens d'agir en toute liberté, en toute indépendance, contre tous les pouvoirs", avait déclaré Hollande le 3 avril 2013. Encore raté : faute de majorité suffisante pour valider cette réforme au congrès, le projet a été reporté à une date ultérieure, encore non définie. C'est ce qui s'appelle un projet enterré en toute discrétion.
*** Source
- Alexandre Boudet, "Transparence de la vie publique : les trois renoncements de Hollande", HuffingtonPost.fr, 17.09.2013
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