Le Canard enchaîné · 13 nov. 2013 à 13:31 · 0
Pas d'argent public ? C'est ce que le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, avait assuré à propos de la rançon, estimée à 20 millions d'euros, versée pour libérer les otages d'Arlit au Niger. En réalité, si l'Etat français n'a pas formellement versé la rançon, de l'argent public a bien été mobilisé indirectement.
C'est Le Canard enchaîné qui le raconte : le groupe Areva paie "une compagnie d'assurance qui garantit les risques d'enlèvement, au Niger, de tous les salariés d'Areva et de Sogea-Stail, filiale du groupe Vinci". Son nom est inconnu mais cette compagnie d'assurance "fait payer très cher ces contrats : plusieurs centaines de milliers d'euros par an et par personne", assure Le Canard enchaîné. Traduction d'un expert militaire français : "la négociation et la libération des otages d'Arlit ont, pour ainsi dire, été privatisées" car c'est bien la compagnie d'assurance qui a payé. Début octobre, les dirigeants d'Areva ont ainsi averti le président du Niger qu'ils avaient réuni la somme de plusieurs millions d'euros pour les ravisseurs. On connaît la suite.
Pas d'argent public donc ? Pas directement, mais un peu quand même. Car comme le rappelle Le Canard enchaîné, les actionnaires d'Areva relèvent majoritairement de la sphère publique : l'Etat possède en direct 21,68% des parts, le Commissariat à l'énergie atomique (organisme public) en possède 61,52% et la Caisse des dépôts détient 3,32% d'Areva.
*** Source
- Claude Angeli, "La rançon des otages versée grâce aux assurances", Le Canard enchaîné n°4854, 06.11.2013
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