Revue de presse · 29 déc. 2013 à 23:55 · 0
C'était le baromètre de l'insécurité. Depuis 2002, année où Nicolas Sarkozy est devenu ministre de l'Intérieur, le nombre de voitures brûlées le 14 juillet et le soir du réveillon du 31 décembre était censé refléter le degré de violence et d'insécurité de la société. En particulier en "banlieue". Nicolas Sarkozy n'avait jamais réussi à faire baisser ces statistiques (voir notre article : "Insécurité : le tabou des statistiques des voitures brûlées"). Brice Hortefeux, quand il était ministre de l'Intérieur, avait même décidé de ne plus rendre public les statistiques pour ne pas alimenter une compétition malsaine entre quartiers. A l'époque, cette décision avait été perçue comme une manière de cacher le phénomène.
Mais si les statistiques ont été cachées, le nombre de voitures brûlées a continué à être recensé. Résultat ? Selon Le Monde, "quelle que soit la source, la baisse est spectaculaire. Le nombre de voitures brûlées aurait diminué de 18,8 % entre 2007 et 2012, selon les chiffres du ministère de l'intérieur, et de 13,6 %, selon les sapeurs-pompiers".
Comment expliquer une telle baisse ? Les causes sont "aussi diverses que les motivations des incendiaires, assure Le Monde. A commencer par une forme de « lassitude », décrite par le commissaire Amin Boutaghane, patron de la sous-direction de l'information générale (SDIG) à Rennes : « Le phénomène amusait beaucoup ceux qui en étaient à l'origine, bien sûr, mais aussi un certain nombre d'observateurs. C'est moins le cas. »". Autre raison de cette baisse : "Les élus comme les responsables policiers font état de mesures répressives et préventives efficaces. En premier lieu, le repérage précis des épaves par les bailleurs sociaux, les services de la ville et la police. « En banlieue, on a moins d'argent pour réparer une voiture, alors on la laisse pourrir. Nous avons mené une opération depuis début décembre et fait enlever une soixantaine d'épaves à La Grande-Borne », explique ainsi M. Rio" au Monde. Enfin, "d'autres mesures ont pu jouer, comme l'interdiction préfectorale de la vente d'essence en petite quantité ou la plus grande vigilance des assurances face aux demandes de remboursement. Ces incendies cachent en effet très souvent des escroqueries à l'assurance".
*** Source
- Laurent Borredon et Sylvia Zappi, "Le phénomène des voitures brûlées au Nouvel An a régressé", Le Monde, 30.12.2013
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