Le Canard enchaîné · 25 jan. 2014 à 16:10 · 0
Le 22 août 1962, le président de la République, Charles de Gaulle, échappe à une tentative d'assassinat. C'est aux environs de 19h30 que la Citroën DS 19 du chef de l'Etat est pris pour cible par un commando qui souhaite l'éliminer en raison de sa politique en Algérie. Une dizaine d'impacts de balle sur la voiture, des pneus crevés, une vitre brisée : tel est le bilan de cette tentative d'assassinat dont a échappé De Gaulle et qui est restée dans l'histoire comme "l'attentat du Petit-Clamart", lieu de la fusillade. Le commando est finalement arrêté deux semaines après la tentative d'assassinat et son chef, Jean Bastien-Thir, est fusillé l'année suivante.
Que reste-t-il aujourd'hui de cet attentat ? La Citroën DS 19 dans laquelle se trouvait le général de GFaulle. Depuis 2010, elle est exposée au Mémorial de Charles de Gaulles à Colombey-les-Deux-Eglises. Officiellement "restaurée", la DS a quitté le musée en décembre 2013 pour une tournée en Chine dans le cadre de la célébration des 50 ans de la reconnaissance de la Chine par de Gaulle.
Une véritable pièce de musée donc. Sauf que la Citroën DS 19 n'est pas l'originale, contrairement à ce que laisse entendre le musée. C'est ce qu'indique Le Canard enchaîné, reprenant une information du Journal de la Haute Marne : "Ce véhicule prêté par la France est une faux. Plus précisément, une réplique", explique Le Canard. Et l'hebdomadaire de raconter l'histoire de cette méprise : "Deux ans après l'attentat, et après effacement des impacts de balle, cette DS a été vendue au général Robert-Pol Dupuy, ancien commandant militaire de l'Elysée. Lequel a eu un accident avec, quelques années plus tard. Après avoir été remisée dans un garage, la DS accidentée a fait l'objet d'un don, en 1980, à la Fondation Charles-de-Gaulle. Citroën s'est engagée à la remettre à neuf. Mais elle était trop endommagée. La Fondation a alors décidé de la remplacer par un modèle identique, tout en conservant l'aménagement intérieur d'origine. Mais sans mentionner la substitution...". Voilà un oubli qui vient d'être réparé.
*** Source
- "De Gaulle made in China", Le Canard enchaîné n°4865, 22.01.2014
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