Revue de presse · 31 jan. 2014 à 09:01 · 0
Créée en 2012 après la défaite de Nicolas Sarkozy pour aider l'ancien président à revenir en 2017, l'association "Les Amis de Nicolas Sarkozy" qui comprend notamment Brice Hortefeux, Christian Estrosi, Nadine Morano et Claude Guéant, se réunit chaque année. Problème : ces réunions ont un coût et l'association ne semble pas disposer d'importantes ressources (Hortefeux affirmant même qu'elle n'avait aucune ressource en juin 2012). Alors comment les Amis de Sarkozy paient-ils leur meeting ? Grâce, en partie, aux largesses de certains élus.
C'est ce qu'explique le site Mediapart, à propos du meeting d'Archacon de septembre 2013. L'organisation de ce meeting, qui avait réuni les Sarkozystes historiques et près de 2000 personnes, a été confiée à une agence événementielle pour une facture de 45 000 euros payée par l'Association. Jusqu'ici, rien d'anormal. Au menu : des discours et des huîtres. Regardez ce reportage de France télévisions :
L'association a réglé le coût de l'organisation du meeting. Logique. Sauf que d'après Mediapart, la municipalité d'Arcachon, dont le maire est membre de l'UMP, aurait accordé quelques largesses aux Amis de Sarkozy : "la ville a mis à disposition gratuitement le « Tir-au-Vol », un espace municipal avec vue sur le bassin d'Arcachon. Surtout, des employés municipaux ont été mis à contribution pour la logistique du rassemblement", écrit le site d'information.
Plusieurs employés municipaux, témoignant de manière anonyme mais affirmant être prêts à réitérer leurs propos devant la justice, ont confirmé avoir été mobilisés pour l'événement : "Une dizaine d'employés municipaux du service technique-logistique ont participé au montage des tentes et à la mise en place électrique de la manifestation, à la demande de la mairie. [Cela] s'est fait en catimini, dans la discrétion la plus totale. Ils n'ont pas eu le choix, certains ont râlé le lendemain en privé, en disant “ce n'est pas à nous de faire le job, il y a des bénévoles pour ça”. Cela pose problème, à gauche comme à droite, on ne doit pas utiliser un personnel municipal à des fins politiques", a expliqué l'un d'entre eux à Mediapart. Un autre confirme : "Dix ou douze employés montaient le matériel, les tentes, les câbles électriques, ils ont installé les tables et chaises". Ils ont "travaillé au montage le dimanche, de 19 h à près de minuit, puis le lundi à partir de 6 h du matin pour finir le travail" et ont "assuré le démontage le mardi entre 6 h et midi". Selon lui, ils étaient présents "comme employés municipaux, pas comme bénévoles, c'est une certitude".
Ni le maire, ni le cabinet du maire n'ont répondu aux questions de Mediapart. "Si ces faits sont avérés, tout cela est scandaleux et inacceptable, commente un opposant socialiste. Le contrôle de la légalité et la chambre régionale des comptes devront vérifier cela. Si des exactions ont été commises, la justice devra s'en saisir".
Ce n'est pas la première fois que l'association des Amis de Sarkozy est épinglée de la sorte. En août 2012, Mediapart avait révélé que Christian Estrosi avait dépensé 32 000 euros de timbres pour l'envoi d'un courrier promotionnel de l'Association. Une facture payée... par l'Assemblée nationale. Mais à l'issue d'une enquête préliminaire, la justice avait classé l'affaire.
*** Sources
- Vidéo : "A Arcachon, Nicolas Sarkozy est notre chef !", Francetvinfo.fr, 02.09.2013
- Marine Turchi, "Les « Amis de Nicolas Sarkozy » au crochet du contribuable", Mediapart, 30.01.2014
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