Revue de presse · 4 mai 2014 à 11:07 · 0
La crise est terminée ! Une telle affirmation pourrait surprendre étant donné les déficits record, le taux de chômage élevé et la crise du pouvoir d'achat. Et pourtant, la crise est bien terminée. Enfin, pas pour vous, mais pour les agences de notation. C'est Le Figaro, qu'on peut difficilement soupçonner d'être une publication d'extrême-gauche, qui l'affirme en soulignant "l'insolente santé financière des trois grandes agences de notation".
Vous vous rappelez de la crise des subprimes, ces titres financiers peu fiables qui avaient pourtant été bien notés par les agences des notations ? Tout ça est terminé. Certes, l'agence de notation Standard & Poor's a été poursuivi devant les tribunaux américains et se voit réclamer 5 milliards de dollars depuis 2011 "pour avoir délibérément sous-évalué le risque de certains produits financiers de 2004 à 2007". Mais désormais, les trois agences de notation ont renoué avec leurs bénéfices d'avant la crise.
C'est ce qu'explique Le Figaro : "Les trois grandes agences de notation ne se sont jamais aussi bien portées. Standard & Poor's, Moody's et Fitch affichent des résultats financiers insolents. En hausse de 9 % et 10 %, au premier trimestre, les résultats nets de S & P et Moody's sont meilleurs que prévu. Ils confirment les très bonnes performances de l'année 2013 : chiffre d'affaires florissant, à 4,88 milliards de dollars, et résultat annuels en hausse de 19 % pour McGraw Hill, la maison mère de S & P ; profits de 1,3 milliard de dollars, en hausse de 12 % pour Moody's ; et hausse de 50 % du résultat de Fimalac, propriétaire de Fitch, la plus petite des « Big Three ». Après des années difficiles, les agences ont renoué avec leur niveau de profitabilité d'avant crise : 42 % à 45 %, voire 50 % pour l'activité notation de Moody's".
Comment expliquer une telle réussite ? Si les Etats se font noter gratuitement par les agences de notation (à l'exception de la Russie, la Grèce, l'Espagne et l'Irlande), ce sont les entreprises et les banques centrales qui font le chiffre d'affaires des agences. Et vu l'état des marchés, tous ces acteurs ont besoin de l'évaluation des agences de notation, notamment pour confirmer la solidité des obligations qu'ils souhaitent émettre. A défaut d'une relance de l'économie, au moins la finance se porte bien. Qui craignait le contraire ?
*** Source
- Alexandrine Bouihlet, L'insolente santé financière des trois grandes agences de notation, Le Figaro, 30.04.2014
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