Revue de presse · 20 mai 2014 à 09:38 · 0
Une information judiciaire a été ouverte pour des faits de "détournements de fonds publics", "abus de confiance" et "blanchiment" visant des sénateurs UMP. C'est le journal Le Parisien qui l'annonce ce mardi 20 mai. Cette instruction fait suite à une enquête préliminaire qui a duré plusieurs mois et qui a été confiée à la brigade de répression de la délinquance astucieuse (BRDA).
Concrètement, la justice soupçonne des détournements de fonds, évalués à environ 400 000 euros, au profit de sénateurs UMP. Tout est parti d'un signalement de Tracfin, la cellule de Bercy chargée de lutter contre le blanchiment d'argent. Des mouvements de fonds suspects ont été détectés entre deux associations de loi 1901, l'Union républicaine du Sénat (URS) et le Cercle de réflexion et d'études sur les problèmes internationaux (Crespi). "Selon les premières investigations, l'URS, dont le siège est situé à Saint-Valérien (Yonne), a perçu des fonds de la part du groupe UMP du Sénat, versés par la questure de la chambre haute, avant de les rétrocéder à ses membres... Les détournements de fonds pourraient s'élever à près de 400 000 €, en l'espace de deux ans", explique Le Parisien.
Dans le rapport de la BRDA, il est indiqué qu'entre les mois de décembre 2009 et mars 2012, "l'URS a édité plusieurs chèques à destination d'une trentaine des 130 représentants UMP au Sénat pour un montant avoisinant les 210 000 €. Sur la même période, un virement de 70 000 € a également été effectué par l'URS au profit du Crespi. Les comptes de l'Union républicaine du Sénat ont aussi été débités de près de 113 000 € en espèces". "Par la suite, près de 60 000 € ont encore été retirés, toujours en espèces, des comptes du Crespi", ajoute Le Parisien. Ces sommes issues du budget du palais du Luxembourg auraient notamment servi à rembourser les frais de relations publiques des sénateurs UMP, membres de l'URS, au cours de différentes élections".
Interrogé par Le Parisien, l'un des sénateurs a reconnu avoir fait des chèques, sans savoir qu'il ne détenait pas de délégation de signature, mais a nié "avoir perçu des espèces". L'enquête est en cours.
*** Source
- Stéphane Sellami, "Petits arrangements entre élus ?", Le Parisien, 20.05.2014
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