Vidéos · 3 juil. 2014 à 07:40 · 0
Ce n'était pas une interview mais un plan com'. Mercredi 2 juillet, sur TF1 et Europe 1, Nicolas Sarkozy s'est présenté comme une victime d'une instrumentalisation judiciaire. Mis en examen pour corruption active, il est notamment soupçonné d'être intervenu auprès des autorités monégasques pour avoir tenté de faciliter la promotion d'un magistrat, en échange de quoi ce dernier aurait tenté d'influencer d'autres magistrats pour qu'ils annulent la saisine des agendas de l'ex-président dans le cadre des affaires Bettencourt et Kadhafi.
Ces soupçons de corruption sont apparus à la suite du placement sur écoutes de Nicolas Sarkozy, lequel avait essayé d'échapper aux enquêteurs en se procurant un autre téléphone portable sous un nom d'emprunt, le fameux "Paul Bismuth".
Mis en examen pour "corruption active", "trafic d'influence" et "recel de violation du secret professionnel", Nicolas Sarkozy a accordé une interview à TF1 et Europe 1 pour s'expliquer. Enfin, une interview... Il s'agissait plutôt d'un plan com' orchestré par Sarkozy avec la complicité de Jean-Pierre Elkabbach. La preuve ? Il suffit simplement de lire les questions du journaliste d'Europe 1 pour comprendre qu'il n'était là uniquement pour servir la défense de Sarkozy.
- Comment vous réagissez au principe et à la longueur de la garde à vue. Elle a été exceptionnelle : 15-16 heures avec les policiers. Vous étiez sans avocat. Quelle est votre réaction ?
- Donc il faut bien expliquer aux Français qu'il y a eu d'abord les 16 heures avec les policiers, et à partir d'une heure, deux heures du matin, pendant deux heures, une interrogation par deux juges...
- Est-ce que vous pensez que les chefs d'accusation contre vous étaient déjà anticipés ? Qu'elles avaient décidé avant de vous voir ?
- Ce soir est-ce que vous demandez, est-ce que vous réclamez de nouvelles juges, moins militantes selon vous ?
- Vous n'avez pas répondu, est-ce que vous voulez que de nouveaux juges ?
- A plusieurs reprises, vous avez dit : "on a nommé, on a décidé, on a choisi tel ou tel juge..." Est-ce que le président Hollande et son gouvernement, dans les affaires judiciaires qui vous concernent, sont des spectateurs ou des acteurs ?
- On dit : "il ne veut pas être traité comme un citoyen normal". Êtes-vous traité comme un justiciable normal ?
- Vous demandez leur nullité ?
- Vous prenez les Français à témoin. Voulez-vous passer pour une victime d'un système qui ne fonctionne pas en matière de justice, et même politique ?
- Est-ce qu'on ne trouvera rien dans l'affaire Bygmalion ?
- Est-ce que de l'argent a été détourné... à votre insu ?
>> Réponse de Sarkozy : Si la société Bygmalion a fait des systèmes de fausses factures avec l'UMP...
- Si ou sûrement ? A partir du moment où vous voyez les chiffres...
>> Sarkozy : Avez-vous des problèmes avec la présomption d'innocence ?
- Pas du tout ! Pas du tout, pas du tout. Mais si c'était le cas, porteriez-vous plainte vous même ?
- Qu'est-ce qui pourrait vous faire renoncer ? Vous aviez tout un schéma, un plan, un programme... Avez-vous encore envie de vous battre ?
- Vous pensez que les Français ont besoin de vous ?
- Mais vous êtes prêt à relever le défi ?
*** Sources
- Interview de Nicolas Sarkozy, TF1, 02.07.2014
- C. Guillou, "Les questions très embarrassantes de Jean-Pierre Elkabbach", Rue89, 02.07.2014
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