Hollande, président Zig Zag : quand le gouvernement fait voter des lois pour annuler ses propres lois

La citation a de quoi faire sourire : "Tout zigzag rendrait incompréhensible notre politique". C'est ce qu'a déclaré François Hollande au Monde, dans une allusion à peine voilé au Canard enchaîné, qui avait l'avait qualifié trois semaines plus tôt de "président Zig Zag". Car contrairement à ce qu'affirme le président de la République, sa politique n'a cessé de changer sur bien des sujets depuis deux ans.

Une politique de Zig Zag sur les emplois à domicile et l'apprentissage

Certains exemples sont connus comme la hausse de la TVA (décidée par Sarkozy, annulée par Hollande, puis rétablie par celui-ci). D'autres le sont beaucoup moins. C'est le cas de la défiscalisation des emplois à domicile : "au début de 2013, le gouvernement Ayrault réduit sensiblement les avantages fiscaux et sociaux pour les emplois à domicile, raconte Le Canard. Plus question de déclarer ces salariés au forfait, c'est-à-dire de payer des charges calculées sur le Smic, quel que soit leur salaire. Coût pour les employeurs : 2 euros par heure". Mais ça, c'était en 2013. Car le 21 juillet 2014, le gouvernement Valls a fait marche arrière en votant l'augmentation de 1 euro de l'abattement de charges en faveur des employeurs. Pourquoi ce zig-zag ? Tout simplement parce que "le secteur a perdu 72 000 emplois et le nombre d'heures déclarées a baissé de 6%", relève Le Canard. En clair, les employeurs ont préféré le travail au noir.

Même politique du Zig Zag sur l'apprentissage : "le budget 2013 a supprimé le crédit d'impôt recherche aux entreprises qui favorisait l'embauche de jeunes comme apprentis (1 600 euros par apprenti), au-delà de la première année", poursuit l'hebdomadaire. Objectif ? Réduire les dépenses. Problème : le nombre d'apprentis a considérablement baissé (-20% en deux ans). Du coup, début juillet, Manuel Valls a annoncé une "mesure d'urgence"... avec la création d'une aide de 1 000 euros par apprenti embauché.

Comme l'a si bien dit Hollande, "tout zigzag rendrait incompréhensible notre politique".

*** Sources
- "Hollande à sa majorité : « Tout zigzag rendrait incompréhensible notre politique »", Le Monde, 20.08.2014
- Hervé Martin, "Le président Zig Zag à la barre", Le Canard enchaîné n°4892, 30.07.2014