Revue de presse · 3 fév. 2015 à 07:46 · 0
Son augmentation de 180% ne lui a visiblement pas suffi. Lorsqu'il était à l'Elysée, Nicolas Sarkozy a également touché de l'argent de son cabinet d'avocats. C'est ce que révèle L'Obs dans une longue enquête sur la société d'avocats Claude & Sarkozy.
Pour ne pas mélanger les genres, Sarkozy s'est bien désengagé de son cabinet d'avocats lorsqu'il a été élu président de la République en 2007. Mais il ne s'est pas contenté de se mettre simplement en retrait. "Il a loué ses parts à [son associé] Arnaud Claude", explique L'Obs. Pour un montant de 2 000 euros par mois, un revenu qu'il a donc cumulé avec son salaire de président de la République. Mais Nicolas Sarkozy ne s'est pas arrêté-là.
Après avoir loué ses parts à son associé, Sarkozy s'est prêté à une curieuse opération de Monopoly, un montage appelé "Owner buy out". De quoi s'agit-il ? Le 26 janvier 2011, Arnaud Claude et Nicolas Sarkozy ont déposé les statuts d'une société baptisée CSC (pour Claude Sarkozy Claude). "Grâce à un emprunt bancaire, cette structure a racheté ensuite, le 3 mars 2011, les parts du cabinet à... Arnaud Claude et Nicolas Sarkozy", explique l'hebdomadaire. Dans quel but ? "Ce montage de vente à soi-même (...) permet aux deux associés de recevoir une importante somme en cash - la participation de Nicolas Sarkozy était alors valorisée 544 000 euros - tout en conservant le contrôle du cabinet", détaille l'Obs. Autre avantage : ce montage financier permet de payer moins d'impôts et moins de charges. "Les associés profitent d'une fiscalité plus attrayante (les plus-values sont moins imposées que les dividendes). Et ils échappent au paiement des charges sociales sur ces mêmes dividendes (les bénéfices du cabinet servant à rembourser l'emprunt)", précise encore L'Obs.
Contacté par l'hebdomadaire, l'associé de Nicolas Sarkozy a reconnu l'existence de cette opération, tout en niant qu'il s'agissait d'une opération d'optimisation fiscale. En terme officiel, cela donne ceci : "contrairement à votre affirmation, il ne s'agit pas d'une opération financière, mais d'une opération de prospective et de développement". Quelle que soit la motivation de cette opération, Sarkozy-président a pu arrondir ses fonds de mois grâce à Sarkozy-avocat. Normal ?
*** Source
- David Le Bailly, "Me Sarkozy, un avocat au-dessus de tout soupçon", L'Obs n°2621, 29.01.2015
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