Enquête · 17 fév. 2015 à 07:59 · 0
21 000 euros brut par mois. C'est le coût "stratosphérique" de Claudie Haigneré, l'ex-spationaute, à la tête depuis 2009 d'un établissement public regroupant la Cité des Sciences de la Villette et le palais de la Découverte. Certes, cet organisme public emploie 1 280 salariés. Mais comment justifier que l'ancienne ministre de Jacques Chirac soit payée plus que le président de la République ? C'est Le Canard enchaîné qui a révélé le montant de son salaire.
Actuellement, Claudie Haigneré est "mise à disposition" de l'Agence spatiale européenne (ESA). Son salaire est versé directement par le ministère du Budget, lequel s'est montré bien généreux : en cinq ans, le revenu de l'ex-spationaute a augmenté de 16%... alors même que les autres directeurs d'établissement public n'ont pas eu cette chance, en raison du blocage du point d'indice de la fonction publique.
Au-delà de ce salaire exorbitant, Haigneré bénéficie d'un statut à part : avec le soutien de ses trois ministres de tutelle successifs (Valérie Pécresse, Frédéric Mitterrand et François Baroin), "elle a pu conserver son statut international dérogatoire, et donc échapper au régime fiscal français. Selon les calculs de Bercy, le manque à gagner pour le fisc s'élèverait à près de 50 000 euros annuels", indique Le Canard.
Comme si tout cela ne suffisait pas, Claudie Haigneré cumule cette fonction publique avec des postes d'administratrice (rémunérée) à France Télécom, Sanofi et dans de nombreuses fondations comme Lacoste et L'Oréal... au motif que toutes ces entités font la promotion de la sciences auprès des jeunes. Pas sûr que cela suffise pour convaincre les salariés de la Villette du bienfondé de ses rémunérations : un plan de réduction des effectifs (une centaine de postes en trois ans) est en cours. Et les subventions de la Cité des sciences ne cessent de diminuer.
Aux dernières nouvelles, Haigneré pourrait tout de même être reconduite pour un nouveau mandat de cinq ans.
*** Source
- "Le coût stratosphérique de Claudie Haigneré", Le Canard enchaîné n°4920, 11.02.2015
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