Enquête · 3 mar. 2015 à 12:01 · 0
Le SAMU social de Paris n'arrive plus à gérer le service d'hébergement d'urgence. En dix ans, le nombre de chambres nécessaires est passé de 2 000 à 30 000. Ces demandes proviennent du 115 et de la Coordination de l'accueil des familles demandeuses d'asile et de plusieurs associations humanitaires. Au total, ce sont plus de 500 hôtels qui sont utilisés pour cet hébergement d'urgence. Oui, mais voilà. Le SAMU social n'arrive plus à gérer ces chambres d'hôtel et a donc recours à des sociétés privées externes pour gérer les réservations.
Des sociétés privées pour réserver des chambres pour pauvres ? Selon Le Monde, plusieurs prestataires assurent ce travail de réservations. Au total, ces sociétés "s'occupent de la moitié du stock de chambres réservées". Gain estimé ? "Chaque nuitée leur rapporte 2 euros en moyenne, selon les calculs du SAMU. Soit au minimum 11 millions d'euros par an", ajoute le quotidien. 11 millions d'euros simplement pour réserver des chambres ? Pour limiter ce business de la misère, le SAMU social réclame des embauches afin de gérer, en direct, la gestion de ces chambres d'hôtel.
Autre piste d'économies : le développement d'un logement alternatif aux chambres d'hôtel. Car ce business florissant est une vraie manne financière pour les enseignes privées : "En banlieue, de nombreux établissements ont changé de clientèle et ont ainsi pu assurer leur avenir, explique Le Monde. Les hébergés du 115 assurent un remplissage quotidien. Même les chaînes comme Formule 1, Balladin et Monotel s'y sont mis. Dans certaines chaînes hôtelières, les pauvres sans abri occupent 50 % des chambres louées..."
Pour éviter ce business, les associations pourraient directement gérer des logements alternatifs. Le 3 février, la ministre du Logement, Sylvia Pinel, a ainsi annoncé "un plan triennal de réduction des nuitées hôtelières avec la création de 13 000 places dans des dispositifs alternatifs. 105 millions d'euros seraient ainsi basculés du financement des chambres d'hôtel vers ces nouveaux hébergements". Un premier effort qui sera sans doute insuffisant, vu l'explosion du nombre de demandes en hébergement d'urgence.
*** Source
- Sylvia Zappi, "Le SAMU social victime de ses prestataires", Le Monde, 28.02.2015
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