Le Canard enchaîné · 16 mar. 2015 à 07:40 · 0
La loi est mal faite. Très mal faite. En 2012, François Hollande avait promis un retour à la retraite à 60 ans pour ceux qui ont une très longue carrière, c'est-à-dire ceux qui ont commencé à travailler à 18 ou 19 ans. Une loi a été votée, la promesse a été respectée. Oui, mais voilà, c'était sans compter sur l'imagination débordante des parlementaires qui ont inclus une disposition ahurissante puisqu'elle pénalise... les malades.
Le Canard enchaîné raconte le cas d'un fonctionnaire : "Jean-Christophe, qui habite Privas, en Ardèche, est un fonctionnaire on ne peut plus fidèle. Entré dans l'administration à 19 ans, en 1973, il y a assuré de bons et loyaux services durant plus de quatre décennies, raconte l'hebdomadaire. A la fin de 2014, il totalise 165 trimestres cotisés, à 60 ans tout rond". Il fait donc valoir ses droits à la retraite. Demande refusée. Pourquoi ? "L'article 2 du décret n°2014-350 du 19 mars 2014 exclut du dispositif les salariés présentant plus de quatre trimestres d'arrêt-maladie", explique l'hebdomadaire. Pas de chance pour ce fonctionnaire : il "a été victime, voilà plusieurs années, d'un cancer de la prostate et a dû s'absenter tout un trimestre pour une opération chirurgicale, puis, plus tard, quatre autres trimestres pour une rechute et de lourds traitements par radiothérapie".
Conclusion du Canard : "pour avoir eu la chance d'être gravement malade durant cinq trimestres, ce planqué de Jean-Christophe devra bosser deux ans de plus que ses collègues, qui, eux, ont eu la conscience professionnelle de rester en bonne santé". Pénaliser les cancéreux, il fallait y penser.
*** Source
- Dominique Jaillet, "Retraite en dissipé", Le Canard enchaîné n°4921, 18.02.2015
_____________________________________________________
_____________________________________________________
Newsletter : recevez nos infos chaque matin à 7h dans votre boite mail