Revue de presse · 28 avr. 2016 à 15:55 · 0
Il n'y a pas eu d'appel d'offres, et Laurent Fabius s'est bien gardé de communiquer sur le sujet. Selon Le point, juste avant de quitter le ministère des Affaires étrangères pour rejoindre le Conseil constitutionnel, Laurent Fabius a fait un petit cadeau au Qatar en lui vendant le palais autrichien Clam-Gallas, situé 30 de la Währinger Strasse à Vienne.
Jusqu'à présent, ce palais de 3000 m² abritait l'Institut français d'Autriche. Dans une logique de réduction de coûts, le ministère des Affaires étrangères a entrepris de vendre plusieurs bâtiments prestigieux à l'étranger. Voilà pourquoi l'Institut français d'Autriche va quitter les dorures du palais Clam-Gallas pour s'installer dans la banlieue de Vienne. Pourquoi pas.
Sauf que dans le cas du palais autrichien, il n'y a eu aucun appel d'offres. Selon Le Point et Le Canard enchaîné, c'est le ministre Fabius, en personne, qui a donné son aval pour cette vente, de gré à gré, au Qatar alors qu'il y avait d'autres acquéreurs potentiels. Exemple ? L'an dernier, les descendants des premiers propriétaires du palais avaient proposé de le racheter tout en permettant à l'Institut français d'Autriche d'en occuper une partie, gratuitement. Une offre sérieuse à laquelle le ministère des Affaires étrangères n'a pas donné suite. Et pour cause : Fabius, en personne, a donné son aval pour vendre le palais au Qatar. A quel prix ? Le ministère ne le dit pas, tout juste précise-t-il que l'offre du Qatar était supérieure de 10 millions d'euros à l'offre des propriétaires. Mais comme il n'y a eu aucun appel d'offres, difficile de dire que l'Etat n'aurait pas pu vendre le palais plus cher.
*** Sources
- "Fabius, logeur du Qatar", Le Canard enchaîné n°4983, 27.04.2016
- De Montclos, "Quand Fabius vendait en catimini un joyau français au Qatar", Le Point, 24.04.2016
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