breve · 3 jan. 2017 à 17:30 · 0
S'il y a bien un candidat qu'on n'attendait pas à la primaire de la gauche, c'est bien Vincent Peillon. Écarté du ministère de l'Education nationale en mars 2014, il avait trouvé un point de chute en se faisant élire au parlement européen. Depuis, silence radio. Si l'annonce de sa candidature apparaît comme une surprise, Peillon prépare pourtant son retour depuis bien plus longtemps. Conscient que son exil bruxellois l'éloignait du jeu politique parisien, Peillon a demandé (et obtenu) une petite faveur à François Hollande pour refaire surface à Paris : un centre de recherche. C'est ce que raconte Le Canard enchaîné dans son édition du 28 décembre 2016.
Concrètement, pendant deux ans, Vincent Peillon a donné des cours à l'Université de Neuchâtel en Suisse, comme "professeur associé". Spécialité de l'ex-ministre ? Le Républicanisme, une notion de philosophie politique qui place l'égalité au centre des valeurs, par opposition au libéralisme. Fort de cette expérience, Peillon a fait son retour à Paris en obtenant la création du Centre européen d'études républicaines (Cedre). C'est François Hollande qui a créé ce machin, dirigé par un historien de renom et ami de Peillon. En novembre 2016, le président en personne est même venu s'exprimer lors du colloque inaugural du Cedre.
Sauf que... ce petit centre de recherche a un coût. Deux enseignants agrégés ont été mis à disposition du Cèdre et un budget de 150 000 euros par an a été débloqué. Pas mal, non ? Comme le souligne Le Canard, si Peillon échoue à la primaire, "avec le Cèdre, il dispose d'un arbre pour se mettre à l'abri".
*** Source
- Odile Benyahia-Kouider, "La planque dorée offerte à Peillon pour préparer son retour", Le Canard enchaîné n°5018, 28.12.2016
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