Revue de presse · 25 jan. 2018 à 18:30 · 0
Le chantier est terminé depuis deux ans. Les chauffeurs et les mécanos ont été formés, les 14 bus ont été livrés et les 18 stations sont en place. Et pourtant, comme l'explique Le Canard enchaîné, depuis deux ans, la nouvelle ligne de bus reliant l'aéroport de la Martinique à Fort-de-France n'est toujours pas en service alors que près de 38 000 voyageurs seraient susceptibles de l'emprunter chaque jour.
Comment expliquer un telle situation ? C'est le président du conseil exécutif de la collectivité territoriale de la Martinique qui bloque le projet sous prétexte que le partenariat public-privé, signé avec Vinci par son prédécesseur, est trop coûteux (380 millions d'euros pour les finances publiques tout de même).
Pour renégocier ce contrat et mettre la pression sur Vinci, le président de l'exécutif a donc décidé de repousser l'inauguration de la ligne. Prévue en décembre 2015, elle a été repoussée à plusieurs reprises en 2016. Et en 2017 ? Toujours pas d'inauguration. Mais les bus ont bien démarré : pour éviter que le matériel ne se dégrade, la collectivité a décidé de les faire rouler... à vide. "C'est ainsi que, cinq mois durant, les bus ont roulé sans passager, explique Le Canard. Et que, depuis le 31 août, ils tournent en rond dans leur centre de maintenance tout neuf". Une farce qui ne fait pas rire la commission européenne, laquelle menace de reprendre son argent. Oui, car figurez-vous que l'Union européenne a signé un chèque de 61 millions d'euros pour financer le projet. Ça fait cher le ticket de bus fantôme.
*** Source
- C.L., "Les bus fantômes de la Martinique", Le Canard enchaîné n°5071, 03.01.2018
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