L'Etat a dépensé 104 000 euros pour le personnel et les déplacements d'Edouard Balladur, près de 20 ans après son départ de Matignon

Vous vous rappelez d'Edouard Balladur ? Premier ministre sous François Mitterrand entre 1993 et 1995, il s'est retiré de la vie politique depuis de nombreuses années. Et pour cause : il est âgé aujourd'hui de 88 ans. Pour autant, la République ne l'a pas oublié. En tant qu'ancien Premier ministre, l'Etat prend en charge le coût de sa voiture de fonction et les salaires d'une assistante et d'un chauffeur. Selon les derniers chiffres rendus publics, Balladur coûtait encore 104 000 euros à l'Etat en 2013.

L'Etat finance encore les anciens Premiers ministres

C'est le secrétariat général du gouvernement, un service dépendant de Matignon, qui gère les petits privilèges des anciens présidents de la République et anciens Premiers ministres. Au nom de la transparence et du droit d'accès aux documents administratifs, garanti à tous citoyens par une loi de 1978, Mediapart a obtenu le détail de ces frais en 2016. Non sans mal. La demande a été faite au secrétariat général gouvernement en janvier 2015, et sans réponse positive de sa part, Mediapart a dû saisir la Cada (Commission d'accès aux documents administratifs), laquelle a rendu un avis favorable à la transmission de ces documents.

Une voiture, un chauffeur et une assistante pour Edouard Balladur

S'agissant d'Edouard Balladur, pour l'année 2013, l'Etat a dépensé 45 323 euros pour rémunérer une assistante. Il disposait également d'une voiture de fonction, achetée en décembre 2010, pour un montant de 34 507 euros. Mais ce n'est pas tout : son chauffeur a été rémunéré 48 191 euros et pour les frais d'entretien de sa voiture de fonction, l'Etat a déboursé 4 345 euros en 2013, ainsi que 6 212 euros de carburant et 270 euros pour l'assurance. Au total, hors coût d'achat du véhicule, l'Etat a donc dépensé 104 341 euros. Près de 20 ans après son départ de Matignon, ces dépenses sont-elles encore nécessaires ?

*** Source
- Mathilde Mathieu, "La République dépense des dizaines de millions d'euros pour ses «ex»", Mediapart, 08.02.2016