Revue de presse · 13 sep. 2019 à 08:55 · 0
Le volume des déchets nucléaires est largement sous-évalué en France. C'est ce que dénonce l'association Greenpeace, dans les conclusions de son rapport publié le 11 septembre 2019 et relayées par le site d'information Reporterre.
Concrètement, près de 360 000 tonnes de déchets nucléaires ne seraient pas comptabilisées dans les statistiques grâce à "un tour de passe-passe sémantique légal", explique un cadre de Greenpeace. La loi distingue en effet deux types de produits nucléaires : les "déchets nucléaires" qu'il faut retraiter et les "matières radioactives" qui sont considérées comme une "substance radioactive pour laquelle une utilisation ultérieure est prévue ou envisagée". Problème : la loi n'est pas plus précise que ça. "Autrement dit, il suffit pour la filière d'évoquer une hypothétique réutilisation future par des procédés pas encore inventés ou à des échelles de temps invraisemblables pour pouvoir placer ses substances radioactives dans la catégorie « matières » et ne pas avoir à se poser la question de leur gestion à long terme", constate Reporterre.
D'après Greenpeace, 360 000 tonnes de déchets radioactifs ne seraient ainsi pas comptabilisées, ce qui représente 18 milliards d'euros de dépenses non prévues, puisqu'il faudra bien retraiter ces déchets oubliés. Une manière, une nouvelle fois, de minimiser le coût de l'énergie nucléaire en France.
*** Source
- Emilie Massemin, "Le surcoût caché des déchets nucléaires : 18 milliards d'euros", Reporterre, 11.09.2019
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