Revue de presse · 23 août 2022 à 08:04 · 0
C'est malin. A peine nommé ministre de la Santé, François Braun croyait avoir trouvé une astuce pour désengorger les services d'urgences des hôpitaux : demander aux patients d'appeler le 15, plutôt que de se rendre directement dans les hôpitaux. Objectif ? Que le Samu redirige certains patients vers leur médecin de ville. Sauf qu'en lançant cette campagne de sensibilisation pour désengorger les hôpitaux, le ministre a saturé le Samu : depuis le début de l'été, les appels au 15 ont littéralement explosé, d'après Le Canard enchaîné. "Selon les départements, on constate entre 10 et 30% d'appels en plus depuis début juillet par rapport aux trois derniers mois", explique un expert du secteur interrogé par l'hebdomadaire. A La Rochelle, le Samu a même reçu 50% d'appels en plus.
Une forte hausse qui n'est pas sans conséquence : le temps de traitement des appels s'est rallongé, certains patients attendant 20 minutes avant qu'un opérateur ne décroche (un peu long en cas d'arrêt cardiaque). Car à l'afflux des appels s'ajoute un manque d'assistants de régulation médicale (les fameux opérateurs qui répondent au 15). Selon l'Association française des assistants de régulation médicale (Afarm), sur 2500 postes, 800 postes sont vacants. Et ce n'est pas prêt de s'arranger car le métier n'attire pas en raison d'une charge de travail trop intense et d'une rémunération peu attrayante. Et quand bien même le patient finirait par avoir un opérateur au téléphone, rien ne dit qu'il ne passera pas par les urgences : faute de médecins en région, les malades qui appellent le 15 sont souvent redirigés vers des hôpitaux... saturés.
*** Source
- Fanny Ruz-Guindos, "Allo le 15 ? Ici le Samu !", Le Canard enchaîné n°5310, 17.08.2022
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