Biographie de Cécile Duflot.
Cécile Duflot est née le 1er avril 1975 à Villeneuve-Saint-Georges dans le Val-de-Marne. Sa mère est enseignante en physique-chimie dans un lycée public tandis que son père est cheminot. Ses parents sont tous les deux syndiqués à la CFDT. À cette époque toutefois, Cécile Duflot ne s'intéresse pas encore à la politique. Etudiante, elle passe un DEA de géographie puis intègre l'école de commerce l'Essec. Elle devient alors urbaniste.
Parallèlement, elle s'engage au sein de la Jeunesse ouvrière chrétienne et de la Ligue pour la protection des oiseaux. Elle fait partie de l'association du Genepi, groupement étudiant national d'enseignement aux personnes incarcérées, et dont l'objectif est de proposer du soutien scolaire et des activités culturelles aux détenus. Au sein de cette association, Cécile Duflot est écrivain public à la prison de la Santé. De cette enfance en banlieue dans un milieu modeste, une fois adulte et ayant d'importantes responsabilités politiques, elle cultive le goût pour la simplicité. Son style adolescent (elle porte des jeans), son goût pour les films « pas compliqués », les bonbons Haribo et son langage familier ne laissent pas indifférents et génèrent les ricanements ou la sympathie.
En 2001, elle adhère au parti des Verts et décide de se présenter aux élections municipales à Villeneuve-Saint-Georges, sa ville natale, mais elle ne parvient à se faire élire conseillère municipale qu'en juin 2004.
En mars 2008, de nouveau, elle se présente aux élections municipales, en deuxième position, sur une liste unissant le PS, le MRC, le PRG et les Verts. La liste obtient 24,36 % et fusionne avec celle du Parti communiste pour finalement remporter l'élection. Cécile Duflot est nommée troisième adjointe au maire à l'urbanisme.
En 2003, Cécile Duflot est élue au collège exécutif des Verts puis devient porte-parole du parti en janvier 2005. L'année suivante, elle est nommée secrétaire nationale des Verts. Grâce à ce poste stratégique, elle espère pouvoir se présenter à l'élection présidentielle mais lors de l'investiture, elle ne recueille que 23,29% des suffrages face à deux grosses pointures du parti : Dominique Voynet et Yves Cochet. Malgré cet échec, le 6 décembre 2008, Cécile Duflot est reconduite au poste de secrétaire nationale des Verts avec 70,99% des voix.
Contre toute attente, en 2009, elle ne souhaite pas se présenter aux élections européennes alors qu'elle a œuvré à la transformation des Verts en une grande coalition d'écologistes baptisée Europe Ecologie qui regroupe différentes sensibilités. Pour montrer sa volonté de cohésion avec les différentes tendances, Cécile Duflot va jusqu'à accepter de propulser Daniel Cohn-Bendit, le coprésident des Verts européens, comme figure de proue de la campagne aux élections européennes. Cette stratégie est une réussite puisque le parti Europe-Ecologie-Les Verts recueille 16,28% des suffrages et 14 sièges, score identique à celui du PS.
Forte de ce succès, Cécile Duflot est tête de liste aux élections régionales en Île-de-France. Son programme écologique comprend la création de 170 000 emplois verts, l'instauration d'une carte orange à tarif unique pour toute la région afin d'encourager les plus éloignés de la capitale de se rendre à leur travail en transports en commun... Résultats ? Au premier tour des élections en mars 2010, EELV obtient 16,5% des voix. Pour le second tour, Cécile Duflot s'allie avec les socialistes. Elle est alors élue conseillère régionale. Parce que Les Verts n'autorisent pas le cumul des mandats, elle démissionne de son poste d'adjointe au maire de Villeneuve-Saint-Georges.
Le 29 mai 2011, les militants d'Europe-Ecologie sont appelés à voter pour élire le nouveau secrétaire national d'EELV. Cécile Duflot est en tête de la première liste aux côtés de Pascal Durand (proche de Nicolas Hulot), Dominique Voynet (proche d'Eva Joly), Philippe Meirieu (président du parlement du parti). Daniel Cohn-Bendit mène la seconde liste avec à ses côtés José Bové, Alain Lipietz, l'eurodéputé Yannick Jadot... Finalement, la motion de Cécile Duflot obtient plus de 50% des suffrages. Celle de Daniel Cohn-Bendit n'en recueille que 26,6%.
Une défaite que ne digère pas Cohn-Bendit : il refuse de se rendre au congrès de la Rochelle chargé de décider des nouvelles décisions à mettre en œuvre, expliquant qu'il conteste les conditions de l'organisation de l'élection, notamment le refus du vote électronique alors que le vote papier est anti-écologique. Il souligne également le fort taux d'abstention. En réalité, il sous-entend que l'équipe de Duflot a verrouillé le vote afin de favoriser les anciens militants des Verts, au détriment des nouveaux électeurs d'Europe-Ecologie.
Avec le succès de sa motion, Cécile Duflot a la garantie d'être élue une troisième fois à la tête du parti : elle recueille 92,7 % des votes des 600 délégués réunis lors du premier congrès fédéral à La Rochelle.
Dès 2011, Cécile Duflot anticipe la suite de sa carrière politique. Alors qu'elle est réélue à la tête d'EELV, elle décide de se présenter aux législatives en choisissant une circonscription acquise au parti socialiste. En effet, un accord entre le PS et EELV prévoit de parachuter Duflot dans la 6e circonscription de Paris. Le maire de Paris, Bertrand Delanoë, s'oppose à ce projet mais finalement est obligé de céder face à la pression du parti, tout comme la députée sortante, Danièle Hoffman-Rispal. En cas de victoire de François Hollande à la présidentielle, une coalition entre EELV et le PS est envisagée. Finalement, Cécile Duflot remporte les élections avec 72,18% des suffrages.
Le 16 mai 2012, Cécile Duflot est nommée ministre de l'Egalité des territoires et du Logement dans le gouvernement Jean-Marc Ayrault. Ne pouvant cumuler les fonctions de ministre et de députée, elle cède son siège à sa suppléante Danièle Hoffman-Rispal. Elle quitte également ses fonctions de secrétaire nationale d'EELV au profit de Pascal Durand.
Dès les premiers mois en tant que ministre, Cécile Duflot se distingue dans l'équipe gouvernementale en affirmant par exemple qu'elle est en faveur de la dépénalisation du cannabis. Ses déclarations suscitent la polémique au point que Jean-Marc Ayrault est obligé de rappeler que la dépénalisation du cannabis ne fait pas partie du programme du chef de l'Etat.
Cécile Duflot est également épinglée par les médias lorsque le 14 juillet 2012, elle attribue la légion d'honneur à plusieurs de ses camarades écologistes notamment l'ancienne ministre de l'environnement et maire de Montreuil, Dominique Voynet et Catherine Calmet-Rebérioux, la secrétaire générale du groupe EELV au conseil régional d'Ile-de-France.
Malgré ces premiers faux-pas, Cécile Duflot fait publier le 21 juillet 2012 au Journal officiel le décret d'encadrement des loyers, promis par le candidat Hollande. Elle impose une augmentation du quota de logements sociaux dans les villes de plus de 3 500 habitants et rappelle que les sanctions contre les communes qui ne respecteraient pas ces obligations pourraient être multipliées par cinq. La trêve hivernale est aussi repoussée au 31 mai.
Même si cet encadrement suscite le scepticisme auprès des professionnels du secteur, Duflot affiche un volontarisme sans faille et a l'ambition de peser au gouvernement. C'est sans doute en raison de cette trajectoire personnelle qu'elle annonce sur France 2 le 24 septembre 2012 qu'elle ne démissionnera pas du gouvernement, malgré le refus d'EELV de ratifier le traité européen baptisé « Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance » (TSCG) et instaurant une politique de rigueur budgétaire. L'ambition est à ce prix.
*** Sources
- Anne-Sophie Mercier, « Cécile Duflot : jeu de rôle », Le Monde, 04.09.2012
- Nabil Wakim, « Duflot a décerné des Légions d'honneur», Lemonde.fr, 03.08.2012
- L. Alemagne, « Pour les écologistes, week-end de repos après les motions », Libé, 03.06.2011
- Catherine Simon, « Cécile Duflot, l'ouverture en Vert », Le Monde, 19.01.2009
- François Koch, « Cécile Duflot: une perle rare chez les Verts », L'Express, 04.12.2008