La dette publique est une somme que l'Etat dépense à crédit
faute de recettes suffisantes. Elle correspond à l'argent que dépense
l'Etat pour payer les fonctionnaires (depuis 20 ans, les salaires des mois de
novembre et de décembre des fonctionnaires sont payés par l'emprunt),
aux comptes sociaux (dépenses maladie, vieillesse, chômage, famille),
aux dépenses des collectivités territoriales. L'ensemble de la dette
publique atteint en 2007, 1 300 milliards d'euros, ce qui correspond à
3 années et demie de budget de l'Etat, et à 64,2% du PIB.
Pour payer ses dettes, l'Etat emprunte. En 2007, le montant des intérêts
de ces emprunts est de 40 milliards d'euros, c'est-à-dire quasiment l'équivalent
de ce que rapporte l'impôt sur le revenu. Toutefois, la France n'est pas
en faillite, car ses actifs sont très largement supérieurs à
son passif. En clair, l'Etat emprunte et parvient parfaitement à rembourser
ses emprunts. En 2008, le budget présenté par François Fillon
et Nicolas Sarkozy est en déficit de 41,7 milliards d'euros.
Il existe trois déficits publics. Tout d'abord, il y a le déficit
de la sécurité sociale, qui est selon lui le moins grave des trois.
Dépenser davantage d'argent pour les dépenses de santé
est un signe positif de l'évolution du système de soins. Cela
signifie que la population est bien soignée en France. On vieillit mieux,
plus longtemps, et augmenter les dépenses de santé est une nécessité
pour que l'espérance de vie continue à augmenter. Le problème
posé est plutôt la manière dont on finance les dépenses
de santé et la part remboursée par l'Etat.
Le deuxième déficit est celui de l'Etat. Celui-ci est lié
aux politiques budgétaires laxistes de ces vingt-cinq dernières
années. Ce déficit doit être réduit car aujourd'hui,
les salaires des fonctionnaires sont financés à crédit,
c'est-à-dire financés par les générations futures
qui devront rembourser la dette.
Le troisième déficit est celui du commerce extérieur. Ce
déficit est le plus grave. La France importe plus qu'elle n'exporte.
Il y a une crise de compétitivité, de capacité à
produire pour l'extérieur.
Depuis 1981, la part des dépenses de l'Etat dans le PIB est restée
relativement stable, autour de 22%. Autrement dit, depuis 1981, l'Etat dépense
la même proportion de sa richesse produite. Par conséquent, ce
qui pourrait expliquer la dette de l'Etat, c'est la baisse des recettes, c'est-à-dire
la baisse des impôts et les exonérations de charges sociales aux
entreprises. Depuis 1981, les recettes de l'Etat sont passées de 22%
du PIB à 18% du PIB.
Cependant, si les dépenses de l'Etat sont restées stables en comparaison
du PIB (22%), elles auraient du diminuer. En effet, les gouvernements ont mené
une politique de décentralisation qui a consisté à donner
plus de pouvoir aux collectivités locales, régions, départements,
communes. Or, en transférant une partie de ses compétences, l'Etat
aurait du diminuer ses dépenses, ce qui n'a pas été fait.
Autrement dit, mécaniquement, l'Etat a bien augmenté ses dépenses.
En réalité, le déficit de l'Etat vient en partie de l'empilement
administratif du territoire qui crée des doublons : communes, communauté
de communes, cantons, départements, régions. Aujourd'hui, il y
a des doublons très coûteux qui doivent être supprimés
pour éviter le gaspillage de l'argent public.
En 30 ans, les richesses de la France ont doublé. Mais la répartition
de ces richesses n'a jamais été aussi inégalitaire. Par ailleurs,
la répartition des richesses entre le capital et le travail a changé.
Il y a 30 ans, sur 100 euros de richesse produite, 70 euros revenait aux salariés
et 30 euros revenait aux actionnaires. Aujourd'hui, la répartition est
de 60% pour les salariés et 40% pour les actionnaires. Autrement dit, les
actionnaires ont grignoté 10 points de richesse sur la part accordée
aux salariés. Cela s'est traduit par une stagnation du pouvoir d'achat
et par le trou de la sécurité sociale car en limitant l'augmentation
des salaires, on limite d'autant le montant des cotisations sociales. Mais surtout,
les exonérations des charges sociales pour les entreprises n’ont
cessé d’augmenter et s'élèvent chaque année
à environ 20 milliards d'euros. Ce sont autant de recettes en moins pour
la sécurité sociale.
Malgré ce doublement de richesse, la
France a un déficit de 1300 milliards d'euros en 2007.
Etant donné que le niveau de prélèvements obligatoires (impôts + charges
sociales) est beaucoup plus élevé en France que dans les autres
pays européens, la réduction des déficits passe par une diminution
des dépenses.