Le Fonds Monétaire International a été créé en juillet 1944, à Bretton Woods. Au départ, il comptait 44 pays. Sa mission première est d’anticiper les crises financières qui déclenchent des dévaluations compétitives et des restrictions aux importations, freinant ainsi la croissance économique. L’objectif est donc de garantir la stabilité du système monétaire international. Mais après 1971 et la disparition du système des changes fixes, le FMI a un nouveau rôle : il accorde des crédits aux pays en voie de développement qui connaissent des difficultés financières en échange de quoi ceux-ci s’engagent à faire des réformes structurelles portant sur la réduction des déficits et des subventions, l’augmentation des prix, les suppressions de services publics ou de politiques sociales, la fermeture d'entreprises. Ces propositions ont valu au FMI bien des critiques aux cours des années 1980-1990 voire des révoltes comme les émeutes au Maghreb ou en Amérique latine. La Malaisie a préféré se passer du FMI. Aujourd’hui, le FMI veut redéfinir son rôle.
Le FMI est installé à Washington et compte 185 pays membres, emploie
2 700 salariés basés dans 165 pays et a le pouvoir de mobiliser
190 milliards de dollars (près de 136 milliards d'euros). Enfin, une expertise
lui a donné l’autorisation de délivrer des satisfecit permettant
aux pays d'obtenir des prêts intéressants.
Pourtant si le système paraît rôdé, un certain nombre
de pays émergents commencent à se révolter. En effet, depuis
sa création, le PMI a vu son effectif quadruplé. Grâce à
ses prêts, les pays en difficulté financière ont pu se développer.
Mais, le pouvoir du FMI demeure toujours entre les mains des Européens
et des Américains. Par un accord tacite, il a été décidé
que le poste de directeur général revient à un Européen,
tandis que celui de président de la Banque mondiale à un Américain.
De même, les pays riches et fondateurs ont plus de poids que les pays émergents. En effet, les droits de vote sont plus forts chez les premiers. A titre d’exemple, le Brésil détient 1.38% des droits de vote alors que la Chine en a 3.66%, la France et le Royaume-Uni 4,86 %. Les pays moins riches commencent à se faire entendre et à demander des comptes. Le directeur général démissionnaire, Rodrigo Rato, le 19 septembre 2006, avait revu à la hausse les droits de vote de quatre pays : la Chine est passée de 2,94 % à 3,66 %, le Mexique de 1,20 % à 1,43 %, la Corée du Sud de 0,76 % à 1,33 % et la Turquie, de 0,45 % à 0,55 %. Mais les autres pays ne se satisfont pas de leur sort : 43 pays africains ne détiennent ensemble que 4,4 % des droits de vote !
Les Etats-Unis ont un pouvoir énorme par rapport aux autres pays. D’abord, le Trésor américain joue un rôle prédominant auprès du FMI. Ensuite, ils disposent d’un droit de veto sur les décisions importantes nécessitant une majorité de 85 %. Les autres pays se sentent donc lésés. Ainsi en janvier dernier, le rapport Crockett avait suggéré de vendre 400 tonnes d’or (sur les 3217 appartenant au FMI) pour résoudre les difficultés financières du FMI. Les Américains ont posé leur droit de veto.
Dominique Strauss-Kahn a été élu nouveau directeur général. Il devra dans un premier temps réformer le FMI. S’il ne parvient pas à le faire, certains avanceront l’idée de créer des FMI régionaux comme cela s’est fait en 2000, à Chiang Mai en Thaïlande. Les pays d’Asie voulaient ainsi palier les crises monétaires en instaurant ce système bilatéral d'assistance. De même, en Amérique latine, on s’organise pour mutualiser les réserves de la région au lieu de passer par le FMI. Le président vénézuélien, Hugo Chavez veut, pour contrebalancer le poids de la Banque du Nord, créer la « Banque du Sud ». A priori, DSK resterait en poste jusqu’en 2012.