Biographie de Luc Chatel.
Luc Chatel est l’un des rares membres du gouvernement Fillon à avoir
réussi à prendre une ville de gauche lors des élections municipales.
Fort de ce succès inattendu, il a été récompensé
par Nicolas Sarkozy en étant nommé porte-parole du gouvernement
tout en restant secrétaire d’Etat à la consommation. Retour
sur le parcours d’un homme politique encore méconnu du grand public.
Luc Chatel est né le 4 août 1964 aux Etats-Unis, dans le Maryland,
à Bethesda. Ses parents sont originaires de la Haute-Marne. Son père
est amiral tandis que sa mère est professeur de danse. Après avoir
obtenu son baccalauréat chez les Jésuites, il commence des études
à l’Université Paris-Sorbonne en marketing. Contrairement
à la plupart de ses confrères en politique, il est diplômé
de l’Université : il obtient en 1988 son DESS de marketing. En tant
qu’étudiant, il participe à la vie syndicale de son université
où il est membre du conseil d’administration puis se fait élire
président d’un syndicat étudiant de Paris 1, l’ADEG.
S’investissant dans l’activité de la Sorbonne, il gagne la
présidence de la junior entreprise « SORBONNE CONSEIL », créant
ainsi des liens entre l’université et le monde de l’entreprise.
Après ses études, il entre chez L'Oréal comme chef de produit
puis chef de groupe. Enfin, en 1995, il devient directeur des ressources humaines.
Parallèlement à sa carrière professionnelle, il commence sa carrière politique en faisant de sa région, la Haute-Marne, son fief. Pour avoir une chance de réussir, il demande à travailler chez l’Oréal à mi-temps. Ainsi, après avoir adhéré au Parti républicain en 1991, il fait campagne à Bayard-sur-Marne. Il est élu conseiller municipal en 1993. Deux ans plus tard, en Haute-Marne, il obtient le poste de secrétaire fédéral du Parti républicain. En 1996, il siège au conseil municipal de Chaumont. Il est alors délégué départemental de l’UDF. Enfin, il remporte les élections régionales de 1998 et devient Vice-président chargé du développement économique de la Région Champagne-Ardenne. Lors des élections législatives de 2002, Luc Chatel atteint son but ultime : siéger à l’Assemblée Nationale. Il se fait élire largement député de Haute-Marne avec 59 % des voix en tant que candidat UMP, parti créé la même année.
Comme de nombreux membres de l’UDF, il a rejoint le parti de Jacques Chirac
en 2002. Il s’investit alors dans la formation du nouveau parti en rédigeant
sa charte des valeurs. D’autre part, il est nommé secrétaire
national de l’UMP. Enfin, il entre au bureau et devient secrétaire
départemental de la Haute-Marne.
Lorsqu’en 2004, Nicolas Sarkozy se fait élire président de
l’UMP, il propose alors à Luc Chatel de devenir le porte-parole du
parti aux côtés de Valérie Pécresse. Il acquiert alors
la réputation d’un politique sérieux mais discret. Ce poste
lui permet alors d’obtenir une certaine notoriété auprès
des membres du parti voire du public et surtout de gagner des points auprès
du futur président de la République Nicolas Sarkozy.
Lorsque Nicolas Sarkozy s’est fait élire président de la République
en 2007, il s’est souvenu du travail de Luc Chatel au sein de l’UMP.
Celui-ci entre alors dans le gouvernement de François Fillon en tant que
secrétaire d'État auprès du ministre de l’Économie,
des Finances et de l’Emploi où il est chargé de la Consommation
et du Tourisme.
Son rôle est de veiller aux prix de la consommation et par conséquent
du pouvoir d’achat. Il s’occupe alors de faire voter une loi sur les
prix de la grande distribution limitant les marges que se font les distributeurs.
Fin 2007–début 2008, lorsque les polémiques sur le pouvoir
d’achat soulèvent le pays, Luc Chatel s’emporte contre la flambée
des prix. Néanmoins, ses ennemis remarqueront qu’en tant que chef
de produits chez L’Oréal, il est très bien placé pour
connaître les marges que se font les distributeurs dans les grandes surfaces.
Pour développer l’économie et relancer la consommation, il
estime qu’il faut davantage s’ouvrir à la concurrence.
Luc Chatel se présente en mars 2008 aux élections municipales dans
son fief, à Chaumont. Contre toute attente, il se fait élire maire,
dès le premier tour, avec 56,15 % et ravi la mairie à la gauche
alors que le maire sortant Jean-Claude Daniel (PS) ne se représentait pas.
Contrairement à la plupart des membres du gouvernement qui ont fait des
élections municipales un enjeu national, il a concentré sa campagne
sur des projets locaux. Il n’a pas souhaité, par conséquent,
que le Président ou le Premier ministre ne viennent le soutenir même
si ses adversaires n’ont pu remarquer qu’il n’était pas
un véritable habitant de Chaumont puisqu’il occupe un appartement
à Boulogne-Billancourt et qu’il passe donc plus de temps en Ile-de-France
que dans la Haute-Marne.
Pour le récompenser de son succès, Nicolas Sarkozy l’a donc
nommé porte-parole du gouvernement, en plus du secrétariat d’Etat
à la consommation.