Un Organisme Génétiquement Modifié est un organisme (animal, végétal ou bactérie) dont on a modifié la structure génétique pour lui apporter des caractéristiques nouvelles. Actuellement, plus d'une cinquantaine d'espèce végétale est génétiquement modifiable par la "génie-génétique" mais ce sont surtout les grandes cultures comme celles du maïs, du riz, du colza qui sont massivement touchées.
Face au scepticisme d'un certain nombre d'Etats, cinq pays concentrent la majorité
des cultures transgéniques : les Etats-Unis (plus de 50% de la production
mondiale), suivis de l'Argentine, du Canada, du Brésil et de la Chine.
Aux Etats-Unis, les cultures OGM sont très importantes puisqu'elles représentent
1/3 du maïs, 50 % de soja et près de 80 % du coton.
En 2005, le soja occupait plus de la moitié des superficies cultivées
en OGM dans le monde, suivi par le maïs (près de 20%), le coton (10
%) et le colza (5 %).
Les cultures transgéniques permettent d'attribuer de nouvelles caractéristiques à certaines plantes. Ainsi, les OGM permettent de cultiver des plantes résistantes aux maladies. Cela permet d'utiliser moins d'insecticide et de pesticide. Les OGM permettent également une meilleure conservation du produit. Les légumes se conservent plus longtemps. De même, les laboratoires peuvent jouer sur la texture, en prenant en compte les désirs du consommateur : une tomate OGM sera plus rouge, plus ronde, et se conservera plus longtemps.
Sur 90 millions d'hectares de cultures OGM dans le monde, l'Europe ne représente
que 1% des cultures. Cette réticence, qui s'est exprimée encore
aujourd'hui avec le rejet du projet de loi du gouvernement Fillon, est liée
aux multiples risques des OGM : risques d'allergies, risques de pollution de l'environnement
avec l'utilisation de substances toxiques. Par ailleurs, la modification génétique
des plantes pourrait bouleverser la fabrication de médicaments, même
si la culture d'OGM à des fins thérapeutiques permet aussi d'en
créer d'autres.
Par ailleurs, la culture d'OGM en milieu ouvert entraîne un risque élevé
de contamination du champ voisin : dans ce cas, il devient quasiment impossible
de garantir une agriculture sans OGM.
Enfin, d'un point de vue économique, les cultures OGM font l'objet de vives
critiques de la part des altermondialistes comme José Bové, en raison
de la dépendance des petits paysans à l'égard des industriels.
En effet, chaque année, l'agriculteur qui utilise des OGM doit obligatoirement
racheter des semences transgéniques, créant ainsi un lien de dépendance
qui n'existe pas dans l'agriculture traditionnelle.
Les débats sur les OGM sont toujours difficiles à suivre tant le
sujet crée la polémique. La question des OGM pose à la fois
le problème de la production agricole (comment nourrir une population plus
nombreuse ?), du développement des agricultures des PED (les OGM peuvent
améliorer le rendement agricole). C'est aussi une question de santé
publique (risques sanitaires encore méconnues, mais nécessité
de maîtriser les techniques des OGM pour la recherche médicale).
Enfin, le débat s'inscrit dans le contexte de la mondialisation : elle
oppose les pays développés, les semenciers industriels, aux pays
en développement et petits agriculteurs.
En France, toute la difficulté est de trouver un point d'équilibre
entre le principe de précaution et la nécessite de ne pas être
écarté du progrès scientifique et de la recherche médicale.
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