Biographie de Pierre Moscovici.
Après avoir soutenu Dominique Strauss-Kahn pendant toute sa carrière, Pierre Moscovici a rejoint François Hollande après l'arrestation de DSK à New York. Directeur de campagne du candidat socialiste, il entre tout naturellement dans le gouvernement de Jean-Marc Ayrault.
Pierre Moscovici est né à Paris le 16 septembre 1957 au sein d’une
famille d’intellectuels. Sa mère est analyste et son père,
psychosociologue, a une réputation internationale en tant que chercheur.
Il est aussi engagé en politique puisqu’il commence sa carrière
en tant que trotskiste et a co-fondé le parti des Verts. Grâce à
la situation aisée de ses parents, Pierre Moscovici a fait de nombreuses
études et tout en multipliant ses centres d’intérêts.
Dès le lycée, il s’intéresse à la politique
et s’engage dans la lutte aux côtés des « cercles rouges
» qui rassemblaient les sympathisants de la Ligue communiste révolutionnaire
d’Alain Krivine.
Son baccalauréat en poche, il entame des études à l’université.
Il obtient ainsi un double DEA en sciences économie et en philosophie.
Il intègre l’Institut d'études politiques de Paris puis l'ENA.
C’est dans cette école qu’il rencontre Dominique Strauss-Kahn,
l’un des ses professeurs, rencontre décisive lui ouvrant grand les
portes du Parti socialiste.
En 1984, il quitte la LCR d’Alain Krivine, se rapprochant alors des socialistes.
Mais ce n’est que deux ans plus tard qu’il adhère au Parti.
Grâce à Dominique Strauss-Kahn, il adhère au PS dans le groupe
des experts dirigé par Claude Allègre. Tout naturellement, il obtient
le poste de chargé de mission au cabinet de Lionel Jospin à l’Éducation
nationale en 1989. Claude Allègre a joué un rôle dans cette
promotion, lui qui est alors conseiller spécial du même cabinet.
Pierre Moscovici s’occupe des affaires budgétaires. Sa mission est
de taille puisqu’il doit gérer le budget le plus important de l’Etat,
la gauche ayant fait de l’éducation nationale sa priorité.
Il doit également prendre en charge les relations entre la télévision
et l’éducation.
Entre 1990 et 1994, il est Chef de service de la modernisation du service public
et du financement au Commissariat général du Plan. D’autre
part, grâce à sa formation et son parcours professionnel, il entre
à la direction du Parti socialiste en 1990 et s’occupe du secrétariat
national aux études, puis de la trésorerie.
Il obtient une légitimité par les urnes en 1994 quand il est élu
député européen. Il siège à Strasbourg pendant
trois ans. La même année, il entre au conseil régional du
Doubs. Implanté dans le département, il se présente aux élections
législatives et y devient député en 1997. Il étend
alors son influence dans la région en devenant conseiller régional
de Franche-Comté.
En 1997, lorsque Lionel Jospin est nommé Premier ministre, Pierre Moscovici
se rappelle à son bon souvenir espérant obtenir le poste de ministre
de l’Economie mais il est finalement nommé ministre délégué
chargé des Affaires européennes. En 2002, il doit s’occuper
du programme de Lionel Jospin candidat à l’élection présidentielle.
Après l’échec de Lionel Jospin dès le premier tour,
Pierre Moscovici avouera ne pas avoir été surpris. Sur le terrain,
il a vite perçu une rupture entre le PS et son électorat habituel.
En 2004, aux élections européennes, il obtient le poste de vice-président
du Parlement européen. Il entre au Bureau du Parlement européen
et devient responsable du Comité des organismes spécialisés
dans les affaires communautaires. Il s’occupe également du groupe
de travail sur le statut des députés européens.
En 2006, lors de la campagne interne de désignation du candidat socialiste pour l’élection présidentielle, Pierre Moscovici a dû choisir dans un premier temps entre ses deux anciens protecteurs : Dominique Strauss-Kahn et Lionel Jospin. Il a préféré soutenir son ancien professeur parce qu’il estime qu’il était le candidat le plus apte à comprendre les attentes des Français. L’ancien candidat à la présidentielle n’a pas accepté ce choix et a pris ses distances avec lui. Dominique Strauss-Kahn a perdu les primaires et le PS a échoué une nouvelle fois à l’élection présidentielle. Un vent nouveau est donc à prévoir au Parti. A cinquante ans, Pierre Moscovici veut incarner la relève en se présentant au poste de premier secrétaire du PS en 2008.