Le mot "République" vient de "Res-publica", c'est-à-dire
"la chose publique". Il s'agit d'un régime où le pouvoir
n'appartient pas à un seul homme et n'est pas héréditaire.
Le peuple participe aux affaires de la cité.
En France, la définition de République s'est construite en opposition
à la monarchie, régime où le pouvoir est héréditaire
et détenu par un seul homme. Au cours du XIXe siècle, la France
a donc cherché le meilleur régime : monarchie, empire, république.
C'est finalement la république qui finit par s'imposer.
Si le principe de la république est clair (un pouvoir partagé par
des représentants élus), les modalités d'application peuvent
varier : il faut définir le pouvoir du parlement, du gouvernement, du président,
le mode de scrutin, etc.
La Iere République
La Ière République date de la Révolution française.
Elle a duré de 1792 à 1799. Au cours de ces années, la
constitution (texte qui définit les différents pouvoirs) a été
modifiée à plusieurs reprises. Le pouvoir était détenu
par un conseil provisoire, puis par un directoire pour éviter qu'un seul
homme les concentre tous. Mais finalement, la République s'effondre avec
la prise de pouvoir de Napoléon.
La IIe République
La IIe République a duré 4 ans, de 1848 à 1852. Dans les
premiers mois, le pouvoir est détenu par un gouvernement provisoire.
Puis, la Constitution de 1848 prévoit l'élection d'un président
de la République au suffrage universel pour 4 ans. Le parlement n'a alors
aucun contrôle sur le pouvoir exécutif.
La IIIe République
La IIIe République a duré de 1870 à 1940. Le président
de la République est élu pour 7 ans par la Chambre des députés
et le Sénat. Les ministres et le gouvernement sont responsables devant
la chambre des députés. Si le régiment s'enracine progressivement
dans la société française, les dernières années
sont marquées par une certaine paralysie : avec un scrutin proportionnel,
les partis doivent faire des alliances qui sont rompues dès les premiers
désaccords. Ainsi, entre 1929 et 1939, la France a connu 18 gouvernements
différents.
La IVe République
La IVe République a duré de 1946 à 1958. C'est un régime
parlementaire où l'Assemblée détient l'essentiel des pouvoirs.
Le président de la République est élu pour 7 ans par deux
Assemblées. Il doit nommer le président du conseil qui forme un
gouvernement composé de plusieurs ministres. Avec un scrutin proportionnel,
aucun parti n'obtient la majorité absolue. Il faut donc passer des alliances,
qui sont régulièrement rompues. Par conséquent, une grande
instabilité ministérielle domine cette république.
En 1958, De Gaulle modifie la constitution et crée la Ve République.
Le pouvoir du président est nettement renforcé, il nomme le Premier
ministre et peut dissoudre l'Assemblée nationale. Sous De Gaulle, Pompidou
et Giscard d'Estaing, le régime fonctionne normalement.
A partir des années 1980 et des années 1990, la multiplication des
cohabitations avec un chef du gouvernement et un président de la République
qui s'opposent, la montée des extrêmes, la hausse de l'abstention
montrent que le régime est en crise.
Pour certains, il s'agit d'une crise des pratiques politiques : le manque de sincérité
des hommes politiques et la multiplication des affaires ont jeté le discrédit
sur une classe politique qui multiplie les promesses lors des élections
et ferait le contraire une fois élue. Pour d'autres, la crise politique
est une crise institutionnelle. Il faudrait donc changer de régime.
Plusieurs problèmes doivent être réglés : le pouvoir
exécutif n'est pas clair. Qui gouverne ? Le Premier ministre ? Le Président
? En période de cohabitation, le pouvoir est détenu par deux hommes
politiques de camps adverses. C'est unique en Europe. Par ailleurs, il y a un
déséquilibre entre le pouvoir du Président et celui de l'Assemblée
nationale. Le Président est intouchable et l'Assemblée n'est plus
qu'une chambre d'enregistrement. Les députés modifient peu la loi
et doivent soutenir les projets du gouvernement. Enfin, l'Assemblée n'est
pas représentative à cause du scrutin majoritaire à deux
tours. Au deuxième tour, il ne reste plus qu'un candidat de droite et un
candidat de gauche. C'est ce qu'on appelle la bipolarisation de la vie politique.
Ainsi, plusieurs partis ne sont pas représentés au parlement alors
qu'ils représentent des millions de voix (la Ligue Communiste révolutionnaire,
Lutte ouvrière, le Front National). Il y a donc une crise des représentations.
Ségolène Royal a proposé un changement de régime
: une VIe République. Le pouvoir du parlement serait renforcé
(démocratie parlementaire), le dialogue entre patronat et syndicat serait
amélioré (démocratie sociale), le peuple participerait
aux décisions (démocratie participative) et la décentralisation
serait approfondie avec des régions aux pouvoirs plus étendus
(démocratie territoriale).
Pour entériner toutes ces modifications, elle propose la nomination d'un
comité consultatif constitutionnel composé de parlementaires et
de citoyens qui réfléchirait à une nouvelle constitution.
François Bayrou propose également un changement d'institution.
Il veut faire élire la moitié des parlementaires avec pour fonction
de représenter la nation, l'autre moitié les territoires. Il propose
aussi d'étendre le pouvoir de l'Assemblée, d'organiser un référendum
au parlement. Aujourd'hui, seul le chef de l'Etat peut décider d'un référendum.
Le débat institutionnel est ouvert.
Le drapeau tricolore
Après la prise de la Bastille le 14 juillet 1789, les révolutionnaires
ont pris l'habitude de porter une cocarde bleu et rouge, au couleur de la garde
municipale de Paris. C'est La Fayette qui eu l'idée d'y ajouter le blanc,
couleur officielle du royaume de France. La cocarde étant à l'origine
un signe d'appartenance à une unité militaire, les couleurs "bleu,
blanc, rouge" ont donc été transposés sur un drapeau,
devenu le symbole de la France. C'est en 1830, sous la Monarchie de Juillet,
que le drapeau tricolore devient définitivement l'emblème de la
nation française.
La Marseillaise
En avril 1792, à Strasbourg, Claude Rouget de Lisle, officier dans l'armée,
compose un chant de guerre intitulé "Chant de guerre de l'armée
du Rhin". Cette chanson est reprise en août 1792 par un bataillon
de Marseillais arrivé jusqu'à Paris. Très vite, les Parisiens
sont séduits par ce chant qui exalte la liberté le rebaptisent
d'abord en "Marche des Marseillais", puis plus tard, en "Marseillaise".
C'est sous la IIIe République, en février 1879, que la Marseillaise
devient l'hymne national officiel.
Liberté, égalité, fraternité
La devise française rappelle les valeurs fondamentales de la République.
Ces notions de liberté, d'égalité et de fraternité
datent du XVIIIe siècle et ont été développées
par les philosophes des Lumières. Si ces valeurs ont été
formulées dès le XVIIIe et ont été reprises par
les révolutionnaires, la devise française n'a été
adoptée officiellement que sous la IIIe République. Depuis 1946,
elle est inscrite dans la constitution française.
Le 14 juillet
La prise de la Bastille marque véritablement le début de la Révolution
française. Un an plus tard, le 14 juillet 1790, la fête de la fédération
a célébré cet événement fondateur de la République.
Il faut attendre 1880 et la IIIe République pour que le 14 juillet devienne
officiellement la fête nationale.
Marianne
Pendant la Révolution française, les révolutionnaires
cherchaient un symbole qui pouvait représenter visuellement la République.
Le choix s'est alors porté sur Marianne, la "mère-patrie"
qui nourrit les citoyens. Elle porte un bonnet phrygien, symbole de la liberté.
Aujourd'hui, le buste de Marianne est présent dans toutes les mairies
et son image figure sur les pièces de monnaie et les timbres.
Certaines personnalités ont servi de modèle pour les bustes de
Marianne dans les mairies. Voici la liste de ces personnalités :
- 1970 : Brigitte Bardot
- 1978 : Mireille Mathieu
- 1985 : Catherine Deneuve
- 1989 : Inès de la Fressange
- 2000 : Laetitia Casta
- 2003 : Évelyne Thomas