Le 25 mars 1957, la France, la Belgique, l'Italie, le Luxembourg, les Pays-Bas
et la République fédérale d'Allemagne signent le traité
de Rome qui instaure la CEE, Communauté Economique Européenne, ancêtre
de l'Union Européenne d'aujourd'hui.
Mais la construction européenne ne commence pas avec le traité de
Rome. Elle débute le 9 mai 1950, date retenue pour la fête de l'Europe
aujourd'hui, avec le discours de Robert Schuman qui proposa la création
d'un groupe européenne chargé de gérer en commun le charbon
et l'acier. Cinq ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, les Européens
n'aspirent plus qu'à vivre en paix. Pour éviter un nouveau conflit,
ils décident donc de se rapprocher économiquement. La CECA, Communauté
Européenne du Charbon et de l'Acier est créée l'année
suivante, en 1951.
Six ans plus tard, le traité de Rome est une nouvelle étape dans
la construction européenne. Ce traité élargit les compétences
de l'Europe jusque là bornées à la gestion commune des industries
du charbon et de l'acier.
1. Création d'un marché commun avec suppression progressive de tous
les droits de douane entre les Etats membres. Ce marché commun implique
la libre circulation des moyens de productions, la libre concurrence ainsi que
le respect de la liberté d'entreprise.
2. Instauration d'une Politique Agricole Commune. La PAC entre réellement
en vigueur en 1962. Elle a pour but de garantir un revenu minimum pour les agriculteurs,
de fixer les prix.
3. Création d'une Commission européenne, c'est-à-dire une
sorte de gouvernement de l'Europe. Le président de la Commission européenne
est l'équivalent du Premier ministre en France, un commissaire européen
est l'équivalent d'un ministre. La Commission Européenne prépare
les lois, appelées "directives".
4. Création d'un parlement européen, élu au suffrage universel
direct. Celui-ci ne sera élu pour la première fois qu'en 1979. Si
l'entrée en vigueur de tous ces principes s'est étalée dans
le temps, le traité de Rome marque réellement le début d'une
union rapprochée des Etats européens.
La CEE instaurée par ce traité disparaît en 1993 avec la signature
du traité de Maastricht qui prévoit la création d'une monnaie
unique. La CEE laisse alors sa place à l'Union Européenne.
Aujourd'hui, la construction européenne est en panne. Plusieurs raisons
expliquent ce blocage. Tout d'abord, jusqu'à la chute du bloc de l'Est
en 1989, l'identité européenne était claire. Il s'agissait
d'une Union des Etats européens, libres, démocratiques, en opposition
au régime soviétique. Avec l'effondrement de l'URSS, la question
de l'élargissement s'est posée et avec elle celle des frontières
de l'Europe. Faut-il inclure la Russie ? La Turquie ?
La deuxième raison de la crise est liée au blocage institutionnel.
Pour préserver leur souveraineté, les Etats sont restés
attachés pendant longtemps au principe du vote à l'unanimité.
Or, si ce système fonctionne à 6 ou à 12, il devient intenable
à 27. Les pays européens auraient du réformer les institutions
avant l'élargissement aux pays de l'Est. Faute de pouvoir se mettre d'accord,
les pays européens ont donc poursuivi l'élargissement sans réformer
les institutions.
Pour régler ce problème institutionnel, les chefs d'Etat et de
gouvernement ont élaboré une constitution européenne. Cette
constitution prévoyait une modernisation des institutions afin que l'Europe
puisse fonctionner à 27 pays. Il était notamment prévu
la création d'un ministre des affaires étrangères, et la
généralisation du vote à la majorité pour éviter
qu'un petit pays bloque tous les autres lors d'un vote à l'unanimité.
Ce traité a été rejeté par la France en 2005. L'une
des raisons de ce rejet est l'ambiguïté du texte. La constitution
était trop longue, illisible, et elle comportait une partie économique
qui reprenait les textes des précédents traités. Seulement,
une constitution est censée être un texte de loi qui définit
le rôle des différents pouvoirs. La politique économique
n'a pas à figurer dans une constitution car elle doit être librement
décidée par le pouvoir politique. C'est donc un texte mal ficelé
qui a été présenté et rejeté par les Français
lors d'un référendum.
Depuis, la construction européenne est en panne. Lors des festivités
pour les 50 ans de l'Europe, la chancelière allemande a tenté
de relancer la construction européenne en fixant comme objectif l'élaboration
d'un nouveau traité d'ici à 2009, destiné cette fois à
modifier les institutions sans aborder les questions économiques.